L'occupation d'un agent pompait le temps libre tel un esclave réclamant la moindre graisse. Fraîchement promu au rang de messager, Elena était fière de pouvoir brandir l'étendard de sa famille sous l'étiquette Gouvernemental, elle ne pouvait qu'être ravie et honorée de pouvoir partager la même profession que ses parents. Voguant au rythme de la mer, les ailes enflammées de passion et d'aventure. Elena se dirigeait vers l'île où elle a grandi. Rendre visite à ces hypocrites ne l'intéressait guère, tout ce qu'elle désirait. C'était la tranquillité et la paix, profitant du moindre moment de répit qu'elle dispose, rien ne valait l'hospitalité de South Blue pour s'y reposer calmement. Le vent décoiffant sa chevelure, elle était sur le point d'arriver à destination. Le regard perçant à travers les nuages, elle put reconnaître aisément l'île de sa tendre enfance. Le soleil brillait au zénith, l'ambiance plutôt paisible et chaleureuse se faisait déjà ressentir. Battant lentement des ailes, Elena respira un grand coup et se libéra de la pression et les inconvénients de son travail.

Se reposer était l'unique raison de sa venue, mais il y avait un petit détail qui titilla l'esprit méticuleux de la jeune femme. Alors qu'elle venait de poser le pied-à -erre tout en reprenant la forme originale de ses bras. Peut-être était-ce à cause de son nouvel emploi qu'elle n'était plus habituée à l'environnement de South blue, mais une sorte de tension rôdait non loin de sa position. Soudain, un cri moribond et sinistre se manifesta au sein du village. Un cri d'une ampleur plutôt inquiétante parcourut l'air pour enfin parvenir aux tympans de la jeune demoiselle. En y prêtant plus attention, elle devina aisément que ce genre de son ne pouvait pas être produit par un homme, mais par une créature venant de l'ancien monde. En se dirigeant tout en essayant d'ignorer le stress que ce cri avait créé. Elena redoutait l'utilisation d'un fruit de type zoan, car à sa connaissance. Elle n'a jamais vu de prédateur antique tel qu'un dinosaure sur son île, se guidant avec les cris de paniques et les bruits de cavale décrivant une sur activité alimentée par la peur. La jeune femme parvint à trouver d'où provenait la source de tous ces ennuis. Franchissant le seuil de la porte d'entrée, les yeux agrandis par surprise ainsi que le tremblement de la rétine décrivant un début d'angoisse s'anima dans le regard d'Elena. Il fallait qu'elle reprenne la maîtrise de soi et ferma les yeux un court instant pour reprendre ses esprits.


Hormis sur grande line. Aucun animal de cette espèce n'a été vu sur les îles de south blue. Elena se doutait bien que ce T-rex n'était pas un vrai, car en temps normal. Ces prédateurs ne sont pas des animaux aquatiques et seul un utilisateur de fruit de type zoan a pu voyager jusqu'ici pour ensuite prendre sa forme bestiale et faire son show. Avançant lentement vers la bête, canalisant l'effet de stress et d'angoisse. Elena fixa le regard meurtrier de la bête et attendit que les clients sortent du bar pour ainsi régler le problème qui est à l'origine de l'instabilité.


Déranger la tranquillité d'un endroit était un crime. Mais Elena était dépourvue de ses fonctions et donc, elle n'avait pas son mot à dire envers l'intrus qui était face à elle. L'échange du regard qui se faisait entre la demoiselle et le reptile dégageait une certaine tension dans un endroit habituellement calme et en paix. Quoi qu'il en soit, Elena ne voulait pas employer la force, selon elle. Cette méthode n'avait aucun sens et aucune valeur et donc, c'est par les mots qu'elle allait tenter de calmer les conflits entre cet animal et les brigands qui venaient de prendre la fuite.

Pourchasser des hommes peu primé était une chose bien, mais le faire tout en empiétant sur la vie des autres l'est moins. Le monde dans lequel je travaillais est plutôt dur et soumis à de nombreuses contraintes qui vous forcent à donner le maximum de vous-même. Le monsieur ici présent ne doit pas connaître ce genre de vie. En général, les gens qui travaillent dur aiment venir chez eux l'esprit tranquille en se disant que personne ne viendra vous déranger. De plus, perturber une île parsemée d'école de karaté n'était pas la meilleure idée et j'ignore à quel point sa stupidité est élevée. Mais ce qui est sûr, c'est que si je n'interviens pas. Il en va de sa sécurité physique et psychologique et comme cet animal est déjà bien amoché. Il ne fallait pas que son cas ne s'aggrave. Ignorant tout sur son comportement habituel, il ne fallait pas que je fasse autant de préjugés qui pourraient s'avérer être faux. Pour l'heure, analyser son comportement n'arrange pas le problème. Son visage était plutôt terrifiant, sa gueule plutôt menaçante et enfin, son souffle nauséabond. Faisant balader ma chevelure en arrière avec ses respirations fortes. Une série de questions plus ou moins pertinentes rabaissèrent sa personne plus basse que terre. Cette chose me demandait pourquoi est-ce que je n'étais pas terrifiée et pourquoi est-ce que je ne courrais pas dans tous les sens comme les autres ? A moins qu'il ait un faible pour les interrogations abêtissantes. Il n'avait pas remarqué qu'à part le chaos et l'agitation, il n'y avait rien qui clochait ici ? Venir dans un endroit et y foutre la merde si je puis dire était pour lui une occupation amusante ?

N'avait-il pas remarqué dans l'expression de mon visage une once de désaccord ? N'étais-je pas assez claire pour qu'il puisse comprendre que des excuses étaient attendues à la place d'une série de questions inutiles ? La terreur que représente le légendaire T-rex est toute suite moins crédible lorsque l'on voit la stupidité de celui qui la perpétue. Son comportement est digne d'un pirate, maintenant je comprends pourquoi est-ce qu'ils prennent à tout pour s'attirer des ennuis à titre lucratif. Soufflant de désolation pour son manque de tact, je n'osais répondre à de telles questions. Qui plus est, il n'est pas au courant que même sur cette mer, la marine est plutôt active ? Il suffit aux habitants de les appeler et il est bon pour recevoir une sanction plus ou moins lourde. On voit qu'il ne connait rien au système qui régit la justice. Le Gouvernement qui est plutôt sévère, il pourrait encourir une lourde peine ou être pris pour un pirate rien qu'en faisant ce qu'il vient de commettre. Mais je doute d'un type aussi stupide que lui le soi, même un enfant n'agirait pas de la sorte. Reprenant sa forme humaine, je compris toute suite le pourquoi du comment. En effet, ses cheveux blonds justifiaient sa sottise. Riant intérieurement, je ne pus m'empêcher de montrer ma moquerie par un léger sourire au coin de mes lèvres. Allumant sa cigarette devant moi, en plus d'être con ; il n'est pas poli. On peut donc dire que cet homme à tout gagner !

Qu’il ose me répondre qu’il travaillait ou qu’il s’amusait. Etant témoins de ce qu’il a fait. Je suis persuadée qu’il ne va pas répondre correctement. L’odeur de la cigarette me dérangeait quelque peu, mais lui demander de ne pas fumer devant moi reviendrait à parler un langage incompréhensif pour lui. Mettant ma main sous mes narines tout en regardant l’abruti qui me servait d’interlocuteur. J’étais curieuse de voir si le mot connard le correspondait.

Malgré mes mauvaises pensées. Je devais l'admettre ; ce jeune-homme avait changé depuis qu'il est devenu humain. Peut-être arrive-t-il à mieux réfléchir lorsqu'il est sous sa forme humaine ? Non aucune chance.. Ce dernier a comme je l'avais pressenti dit qu'il travaillait. Qu'a-t-il dit d'autre ? Qu'il était chasseur de prime ? A ma connaissance, les chasseurs de primes ne sont pas connus pour prendre pour cibles d'innocents civils sous le joug de la terreur. Rien de me certifie qu'il dit la vérité, mais il a de la chance. Si je n'étais pas venu ici pour me détendre, il aurait déjà senti la peur que le Rokushiki manifeste lorsqu'il est perçu et vécu. Les mots et les expressions fusaient dans ma tête. Je ne savais pas quoi utilisé ni quoi prendre pour formuler une phrase qui collerait avec son cas, il y avait tellement de possibilité que j'en perdais même mes pensées. La confusion que la fumée de cigarette mêlée à ma réflexion me fit légèrement tousser, tapotant de la main pour évacuer la fumée. L'homme-bête, c'est ainsi que j'allais le surnommé, prit soin de recracher sa fumée hors de ma trajectoire. Un premier geste qui était naturel, à moins qu'il ait une dent contre les femmes. Quoi qu'il en soit, il fallait que je trouve un moyen de remettre ses idées en places. S'il prétend vraiment au titre de chasseur de prime, alors c'est sa façon de chasser qu'il faut changer. Pour dire vrai, l'homme-bête nommé Shizuo s'auto-proclame chasseur. Un titre que l'on donne aux êtres qui sont supérieures à d'autres et qui sont en droit ou non d'ôter la vie des plus faibles.

Ses dires semblent vrais, mais rien ne le prouve. Dans ma réflexion, plusieurs éléments me poussent vers la confusion. Un homme si bien vêtu peut-il être si.. Hostile ? Là n'était pas le terme approprier, mais sa nature m'était vaguement perçu voir inconnue. A ma grande surprise, ce dernier tenta de se faire pardonner en prenant délicatement ma main tout en posant ses lèvres parsemées de toxine sentant le tabac froid. D'un geste sec, je retirais ma main de la sienne tout en faisant un pas en arrière. Mon esprit méticuleux m'interdisait de recevoir une telle insulte. Ne savait-il pas que certaines femmes n'aiment pas sentir le tabac ? Même lorsqu'elle lui montre ouvertement qu'elle n'en supporte pas le parfum ? Ah mais j'oubliais. Il n'est pas très doué en ce qui concerne le fameux principe du « action/réaction ». Soupirant une nouvelle fois mais discrètement, j'entendis pour la seconde fois le nom entier de mon interlocuteur. Essuyant mon gantelet tout en agitant mes chapelets dorés. Je sentais comme une vague odeur de cette matière que ces hommes aiment utiliser pour se tuer à petit feu.

Il portait le même nom que moi. Un sort qui m'était infligé à moi, noble personne qui n'a pourtant rien demandé pour qu'un tel homme porte le magnifique nom « White ». Dévoilé son identité et son pouvoir sont de précieuses informations qu'il dévoile sans aucune crainte. Encore faut-il savoir utiliser ces données à bon escient. Le jour viendra où il tombera sur brigands possédant un large réseau d'information, à ce moment il comprendra qu'il ne sera plus chasseur très longtemps. Si je me dis tout ça, c'est parce que je sais que rien n'échappe au Gouvernement et que la prise de la plus négligente des informations peuvent s'avérer essentiel sur le long terme. De nos jours, c'est l'information ainsi que le savoir sont deux armes très puissantes, je rajouterai même que leurs définitions sont controversées. Il est essentiel pour chacun de nous, peu importe nos occupations de nous instruire. En outre, tous m'indiquaient que ce soit disant chasseur débutait et le fait qu'il porte en partie le même nom que moi, m'interdisait de le laisser dans l'ignorance.

Ironiquement, sa stupidité me poussa à m'entretenir avec lui. Sa triste existence d'homme sans oublier tous les défauts que j'ai pu lui attribuer durant ce court moment d'échange suffisait. Le plus inquiétant dans l'histoire ? Qu'il ne se rende compte de rien. En me dirigeant vers l'un mes appartements, il fallait que nous discutions dans un endroit un peu plus sûr.

Chez nous, les murs ont des oreilles et les briques parlent. On tente tant bien que mal à ne pas être victime de ces antécédents qui peuvent nous espionner et divulgué toutes sortes de récit à notre égard. La prudence est mère de sureté et c'est une idée, un principe que les pirates ne connaissent pas. En entendant la question qui pour une fois était pertinente. Il faisait bien de se méfier, pour une fois. Il a bien réagi en décidant de ne pas me suivre, mais comme je l'entreprenais. Je n'allais pas lui dévoiler ma véritable identité ici. Marchant loin du bar qui nous faisait face, j'avais aussi remarqué que son regard se baladait un peu partout sur les nombreuses parties de mon corps. Se rincer l'oeil ou analyser le contenu de mon inventaire, en prêtant un peu plus d'intention dans son regard. Je pense qu'il y avait un peu des deux, se fier à apparence est parfois trompeur et il faut croire que l'homme-bête n'est pas si bête que cela au final.


Lorsque je parle de grands maîtres, je fais aussi allusion au mien. Je sais de quoi il est capable, je connais son passé, son expérience. Et ce n'est pas un fruit démoniaque qui l'empêchera de venir à bout des guignols qui se croient invincibles après avoir ingurgité un pouvoir qui les rend supérieures aux autres. Peut-être n'a-t-il jamais connu la défaite depuis qu'il peut se transformer en dinosaure ? Cela expliquerait son comportement enfantin, même si je n'arrive toujours pas à l'admettre. Sa forme humaine est bien plus agréable à entendre que son image bestiale. S'il ne voulait pas me suivre tant pis pour lui, soit la marine répliquera soit il passera un sale quart d'heure en compagnie des instituteurs. Dans les deux cas, ma présence lui était vitale, je n'avais qu'à montrer mon badge d'agent pour que les marines me laissent régler le problème, pour ce qui est des maîtres ; ils me connaissent tous. Mon assurance a quand même dû le mettre sur la piste, il doit se douter que je suis d'ici, mais sa méfiance lui donne un bon point. Outre le fait qu'il tienne beaucoup à la prime, à quoi bon avoir de l'argent si on ne peut pas l'utiliser ? Il se permet de faire un jugement sur les maîtres des lieux alors qu'il ne les connait pas.

Il est stupide de penser ainsi. On voit bien qu'il n'arrive pas à peser la gravité de ses actes, comme je l'ai pensé plutôt. Il est tel un enfant ne connaissant rien à la vie, il avance aveuglement en pensant que tout ira pour le mieux. J'ignore qui l'a élevé, mais à mon avis. Papa et maman auraient été fiers d'avoir un enfant comme lui, c'est sûr et certain. Un blondinet qui est le plus fort du monde avec son fruit démoniaque et qui croit que personne ne viendra l'embêter juste par ce qu'il a hurlé partout provoquant la panique générale et tout ça sans aucune précaution. Plus je pensais à sa phrase et plus mon envie de le gifler était grande. Mais je le redis, je ne frapperai pas un homme tel que lui. Lui tournant désormais le dos, je contenais encore une fois ma colère intérieure. Plus la discussion progressait et plus sa stupidité m'insupportait.

Le temps nous était compté, j'espère juste qu'il ne pensait pas ce qu'il a dit. Malheureusement pour lui, ce ne sont qu'avec nos erreurs que l'on apprend et tant qu'il n'en commettra pas, alors il ne pourra jamais soigner son esprit débile de blondinet fils à papa. J'irai même jusqu'à dire qu'il est inconscient. Agir de la sorte peut être considéré comme un crime, il fallait que je fasse rentrer dans sa petite tête d'attarder que peu importe l'endroit où nous sommes, on ne peut pas faire comme bon nous semble. C'est une règle que l'on apprend lorsque l'on est tout petit pourtant, à part s'il a grandi seul sans parents. C'est un autre fait qui expliquerait beaucoup de choses. En vue de notre situation, il fallait bouger quoi qu'il arrive, mais il ne semblait pas déterminer à me suivre.

Marchand avec une allure pressée et mon entêtement à vouloir partir de notre position actuelle signifiaient qu'un danger le guettait et que je faisais en sorte qu'il ne lui arrive rien. Bien sûr, ce dernier ne s'en rendait pas compte car pour lui, il n'a fait que son travail et qu'on ne peut pas le blâmer pour ça. Réfléxion illogique et stupide bref, il ne fallait pas que je revienne là-dessus.

Ayant pris la décision de me suivre, il fallait dès maintenant que je retrouve le chemin vers mon appartement. Sans dire un mot, j'avançais au pas de hâte pour ainsi dire nous mettre en sécurité. S'il y a bien une personne que je redoutais ; c'était mon maître. Lui qui aime profiter de ses journées dans le calme, je suis la mieux placée pour connaître son état d'âme lorsque l'on perturbe sa tranquillité. Ayant moi-même fait l'expérience, jamais je ne pourrais imaginer ce que serait devenu l'homme-bête s'il avait eu le malheur de croiser Elion. Une fois arrivée face à la résidence dans laquelle je séjournais. Il m'a suffi de prendre mes clés soigneusement rangés dans mon soutien-gorge pour passer les différentes portes. Une fois à l'intérieur, je me dirigeais vers la porte de mon habitation en compagnie de Shizuo pour enfin entrer dans mon petit studio. Peu de temps après notre arrivée, j'invitais mon invité à s'asseoir sur le canapé d'un geste noble de la main tout en me penchant légèrement.

Les vitres étaient insonorisées, mais depuis le rez-de-chaussée ; on pouvait voir plusieurs personnes se rassemblant tous munis d'armes; katanas, chapelets, sabre souples, cannes, nunchaku, tonfas, mankiri. Un arsenal plutôt terrifiant lorsque l'on connait les dégâts qu'elles occasionnent lorsqu'elles sont bien magnées. M'asseyant jambes croisée face à Shizuo buvant un verre d'eau que je m'étais servie plutôt. Je pouvais reconnaître certains élèves de ma promotion dans le lot. Exprimant leurs mécontentements, l'expression sur leurs visages faisait froid dans le dos. Moi-même, je n'ai aucune chance face à tout ce grand monde. Peut-être que Shizuo lui pouvait les combattre ? Sachant qu'il n'y a que les maîtres résidant dans mon quartier. Je ne sais pas à quoi est-ce qu'il pense en ce moment, j'espère juste qu'il est conscient que je viens de lui sauver la vie. Posant mon verre sur la table basse qui séparait mon fauteuil du canapé, j'esquissais un regard fixe et droit en direction du sien montrant un visage neutre sans sourire ni émotion. Sans dire un mot, je croisais ensuite les bras, bougeant mon talon gauche, j'attendais. Le calme perturbé par le vacarme des plaintes dehors, l'île que je connaissais s'était transformée en champ de bataille où les cris de guerre et de détermination intimident chaque camp adverse. J'attendais que son regard si baladeur comprenne la situation.

Lui qui aimait regarder mon corps. Il doit avoir l'esprit plutôt observateur, ou alors il ne regarde que ce qui lui plaît. Mais dans le premier cas, il aura remarqué que cette île est habituellement paisible et sans conflit. Désormais, elle est n'est plus qu'un amas de plaintes et de violences. En venant ici pour « travailler », Monsieur White a provoqué un mouvement de rébellion générale qui aurait pu lui coûter la peau. Avec un peu de logique, on sait à quoi s'attendre lorsque l'on se dirige vers un endroit portant le nom de « L'île du karaté ». A moins d'être complètement stupide, on ne perturbe pas une population qui à cinquante pour-cent maîtrise les arts martiaux. Un raisonnement qui paraît plutôt logique et sensé, mais à ce que j'ai pu constater. L'homme se tenant devant moi n'avait pas pensé à tous ces facteurs en voulant travailler comme il le dit si bien.

Je pourrais le dénoncer et me reposer comme je le voulais à l’origine. Mais mon travail ne consistait pas à mettre à mort des personnes n’ayant rien fait de mal, non. Il consistait à remettre dans le droit chemin ceux qui se seraient égarés et il faut dire que j’ai face à moi un homme qui a complètement perdu le nord. Outre le fait qu’il soit complètement débile, je pense qu’en voyant tous ces gens dehors à sa recherche lui a fait comprendre des choses. Histoire de mettre les choses au point. Je fis un soru pour me retrouver face à ma mini-bibliothèque pour récupérer un album photo. Une fois en main, je revins sur le fauteuil à l’aide d’un autre soru. Posant l’album ouvert à une page où l’on pouvait voir des hommes mutilés par différentes armes blanches. C’est ce qu’Elion m’avait montré pour me mettre en garde. Aujourd’hui, je fais de même pour que Shizuo retienne l’idée suivante.

Nous n'étions pas sur grande line, ni dans le shin sekai. Mais malgré cela, la violence est présente partout dans le monde. Et personne n'est à l'abri de cette violence ; personne. Lui montrer le soru pouvait aussi le faire réfléchir à mon identité, à ce que je suis réellement. Il pouvait prendre peur ce qui l'aiderati grandement à réfléchir tout comme étonner.

Non, décidément il n'était pas prêt à voir ce que moi je vois. Il reste enfermé dans sa bulle et ne daigne pas sortir la tête pour découvrir le monde extérieure. Shizuo White est un homme imprudent, qui va où il veut et fait ce qui lui plaît. Il apprendra de ses échecs, lorsqu'il perdra la main face à des gens « normaux ». Il se remettra en question par son plein gré. Ejectant l'air d'une grande expiration tout en fermant les yeux. L'abandon emplissait mon visage, comme quoi ; faire la morale par le calme et la patience n'est pas une chose que je maîtrise assez bien. Du moins, c'est sans doute parce que mon patient était gravement atteint que je n'ai pas pu lui ouvrir les yeux. Pour vu qu'il ne fasse pas la même erreur à l'avenir. Je le sous-estime comme il le fait avec les moines dehors, je ne peux pas le blâmer pour ça car effectivement. Je ne sais pas de quoi il est capable. Mais son ignorance me pousse à croire qu'il n'a jamais vu un combattant se battre avec le ki. Une énergie spirituelle que l'on appelle plus communément le haki. Malheureusement pour moi, je ne peux pas lui montrer une telle chose. Cela reviendrait à chercher Elion et le forcer à tuer notre ami l'imbécile.

Non et non, je ne peux pas faire plus pour soigner sa bêtise. Le laisser dans l'ignorance me fait assez mal au coeur, car grâce à son comportement. Il va donner une très mauvaise réputation à son nom qui est similaire au mien. Fermant l'album photo, il était stupide de montrer des images comme celles-ci à un homme qui se croit invincible. Avoir confiance en soi était une bonne chose, mais l'excès en revanche l'est moins. Je ne me posais pas la question de savoir s'il savait cela, car je pense que si je continus à débattre sur ses opinions. Je risque de m'emporté. Prenant l'album photo, je le remis à sa place d'origine puis, je me dirigeais vers la salle de bain. La discussion était finie, j'ai fait ce que j'ai pu pour lui. Mon rôle dans l'histoire est terminée. Il me presse de voir combien de temps ce jeune homme restera en vie. La vie ne tient qu'à un fil, mais en revanche ; la sienne n'a que la chance et le hasard en guise de support. Avant d'entrée pour ainsi me reposer comme je le voulais. Je pointais la porte de sortie de mon index, la mauvaise compagnie ne faisait pas partie de mes convoitises. Je ne sais pas s'il voulait rester ou non chez moi, mais là n'était pas mon problème.

Son sens de l'observation et d'interprétation reflètent sa personne, un échec de plus allait s'ajouter à ma palette. Peut-être que mon manque d'expression est là source de tous mes maux qui sait, ne vérifiant pas si ce dernier allait partir ou non. Son côté gentleman plutôt miteux devrait comprendre que je désirais qu'il parte. Ouvrant le seuil de la porte, un bain bien mérité s'imposait. Au final, je me demande si ce n'est pas moi qui devrais me remettre en question ? Emportée par ma furie intérieure, je n'ai pas pris le temps nécessaire pour mieux interpréter les choses. Comme je l'avais dit plutôt, peut-être que quelqu'un de plus bavard que moi aurait pu arranger le problème plus facilement que moi qui sait. Ôtant ma robe que je jetais sur la poignée de façon à ce que l'autre homme ne puisse se rincer l'oeil au cas où il ne serait pas parti, lentement je commençais à enlever mes manchettes ainsi que mes talons. Versant un bain d'eau glacé, le froid allait m'aider à apaiser la chaleur de mon corps qui a été soumis à un brasier durant les heures précédentes. Plongeant mes jambes puis mon corps, le soulagement du froid qui envahissant chaque partie de mon corps, ce n'est que dans ces moments intimes que mon visage pouvait s'exprimer.

En m'allongeant dans la baignoire, je posais ma tête sur le rebord et respirais à faible allure. Je repensais à toutes les questions qu'il m'avait posées plutôt. Au final, il a bien compris que son vacarme a déclenché la colère des autres. Bien sûr il a reformulé l'idée de base à son avantage, donc non. J'ai beau vouloir chercher ce qui n'allait pas chez moi, mais je pense qu'il s'agit bien d'un problème venant du manque d'expérience. Quoi qu'il en soit, il fallait vite que j'oublie cet étrange énergumène n'ayant pas évolué comme tout le monde. Demain, une dure journée m'attendait.