Un médecin pas comme les autres

Une "douce" illusion

Alors qu’Emi soignait la jambe blessée de Theneryl, elle répondit à sa question. Néanmoins le ton de sa voix laissait entendre qu’elle était un peu irritée. Avait-il dit quelque chose qui n’allait pas ? Pourtant il avait cherché seulement à la complimenter et à s’intéresser à elle. Il semblerait qu’il avait beaucoup à apprendre des femmes. Ce n’était pas le genre de chose qu’il avait appris dans sa montage, du temps où il vivait encore avec son grand père. Mais il comptait bien résoudre se problème bien assez tôt, et Emi serait peut-être la clef, surtout qu’elle lui plaisait déjà physiquement et qu’elle semblait être à la fois intelligente et avec une forte personnalité. Au premier abord du moins.

Prenant à nouveau son courage à deux mains, Theneryl commença à formuler une question, quand un cri retentit venant de la pièce d’à côté l’interrompit avant même qu’il n’est émis un seul son. Un peu désolé il vit Emi partir précipitamment pendant vers la dîtes pièce le laissant seul. Il attendit alors, avant de se rendre compte qu’elle ne revenait pas tout de suite. Il se mit donc debout pour tester les soins prodigués par la médecin et vis que sa jambe ne saignait plus et tenait parfaitement. La suture et les bandages avaient été réalisés à la perfection. Sincèrement il en était admiratif. Si ce travail était celui d’une apprentie, cela en disais long sur ses maitres. L’île du karaté ne cessait de l’étonner.

Theneryl faisait des allers retour dans la pièce et quelques mouvement pour assouplir sa jambe quand la médecin entra alors. Elle se mit à fouiller dans des étagères et elle semblait perplexe. Il la regarda s’activer, hésitant à l’interrompre dans ses réflexions. C’est alors qu’elle se tourna vers lui brusquement et se mit à le regarder et à l’analyser de bas en haut. Theneryl se sentit quelque peu gêné sous ce regard scrutateur. Il s’apprêtait une nouvelle fois à prendre la parole pour lui demander ce qui se passait, quand elle l’interrompit de nouveau. Décidemment ça devenait une habitude.



Sur le moment Theneryl accusa le coup, réfléchissant à la question. La forêt été dangereuse sur cette île, certes moins que sur son île natale, mais tout de même un peu. La femme ne semblait pas être bien forte. C’est alors qu’il se souvint avec quelle force elle lui avait maintenue la jambe et serrés les bandages. Il reprit alors le temps de la réflexion. Il la détailla un instant, comme elle précédemment. Elle semblait réellement embarrassée. Il se douta alors que s’il ne l’accompagnait pas, elle irait seule. Il prit alors sa décision et dit, son visage toujours de marbre :



Voilà qui été bien répondu il trouvait. Il faisait d’une pierre trois coups. D’un il faisait fortement sous-entendre que c’était là un échange, les soins contre son guidage. Puis il pouvait passer plus de temps avec la jeune femme, surtout que sur le coup c’est elle qui le priait de venir. Enfin, il pouvait garder bonne conscience en ne laissant pas une jeune femme faible se promener seule dans une forêt infesté de bêtes sauvages maitrisant les arcanes des arts martiaux.

Après avoir dit cela il attendit son assentiment avant de se mettre en route. Il déplora néanmoins ne pas avoir son arbalète avec lui, l’ayant laissée au dojo, mais il avait toujours son coutelas, « croc noir ». Il se dirigerait ainsi vers une zone de la forêt assez profonde, mais qu’il savait riche en plante ayant quelques propriétés. Il espérait juste que cela serait le bon choix.

Un médecin pas comme les autres.

Un sauvetage. Un secret.

À lauré du bois Emi pris la parole.





Theneryl marchait vite mais discrètement, pendant qu’ils avançaient dans la forêt. Derrière lui suivait Emi, la femme médecin à qui il avait promis de la conduire dans une zone où poussaient multitudes de plantes médicinal. Il aurait souhaité qu’elle soit aussi discrète que lui, mais il ne pouvait lui en vouloir. Lui avait vécu depuis son enfance dans les jungles, forêt, montagnes et milieux de toutes sortes. Il était habitué et pas elle à l’évidence. Il resta donc sur ses gardes, à l’affut de tout bruit ou mouvement suspect dans la végétation alentour.

Ils arrivèrent donc en début d’après-midi dans la zone de la forêt où Theneryl avait repéré, plusieurs jours plus tôt, la végétation particulière. Ils s’étaient enfoncés assez loin dans la forêt. La première trace de civilisation se trouvait à plus d’une demi-heure de marche sur route, plus en forêt. Il se tourna alors vers la dame et lui indiqua le lieu.



Theneryl se dirigea vers l’arbre en question et s’y adossa. Il regarda alors Emi s’afférer à son travail plein d’intérêt, se permettant de temps en temps une question ou deux sur les plantes qu’elle récupérait et qu’il connaissait pas. Il souhaitait effectivement agrandir ses domaines de connaissance en plantes, car cela pouvait souvent définir la limite entre la vie et la mort en pleine nature.

Quelques bonnes minutes passèrent dans cette ambiance feutrée de la forêt où Theneryl se régalait de son environnement et de la présence féminine d’Emi. Il n’avait en effet côtoyé que des hommes depuis un moment, que ce soit aux entrainements au dojo, ou dans la montagne avec son grand-père et son frère. Et il se rendit compte que la présence des femmes lui avait finalement manqué.

C’est alors qu’il entendit un bruit dans les arbres derrière lui. Il se releva d’un bond et dégaina immédiatement son coutelas « croc noir ». Juste à temps pour esquiver la charge de deux gorilles combattants et leur asséner un coup de couteau à la nuque. Les deux gorilles s’affalèrent, surpris que leur attaque surprise n’ait pas fonctionné, morts. Theneryl analysa vite la situation. Ils étaient deux, hors les gorilles éclaireurs ne se promènes que seuls. Donc les autres ne devaient pas être loin. Où était Emi ? Il se retourna brusquement vers elle et fût horrifié de ce qu’il vit. Cinq gorilles étaient au-dessus d’elle prêt à lui tomber dessus et la jeune femme ne semblait pas les avoir remarqués. Encore deux gorilles il aurait pu les combattre, mais cinq c’était beaucoup trop pour protéger Emi. Plus qu’une solution, la fuite et vite, et certainement pas par terre à travers la forêt. Les gorilles sont bien plus rapides.

Alors qu’il pensait à tout cela il s’était déjà élancé vers Emi à toute vitesse, les yeux braqués sur les gorilles pour voir leurs mouvements. Arrivé à trois mètres d’elle il commença à se transformer.



Son corps se couvrit alors de plumes. Ses mains et ses pieds se transformèrent en serres acérés. Et son visage prit la forme et couleur d’un aigle géant. Il bondit alors vers Emi en esquivant deux des cinq gorilles qui s’était lancé sur lui. Attrapa Emi par les épaules et s’envola avec, la ravissant juste sous le nez des gorilles. Il prit alors de l’altitude, slalomant entre les branches, et dépassa la cime des arbres. Embarrassé et n’osant regarder vers Emi qui devait être terrifiée, il ne trouva pas plus util à dire que :





Il vola donc à toute vitesse vers lauré du bois. Si Emi lui avait parlé en vol il ne pouvait pas le savoir, le vent faisant office de dissipateur sonore. Si elle voulait discuter elle devrait attendre leur atterrissage. En arrivant il déposa Emi le plus délicatement possible, ses ailes immenses battants l’air. Puis il atterrit lui-même et repris forme humaine. Puis dit avant de lui laisser le temps de parler :



Si le visage de Theneryl pouvait exprimer le moindre sentiment à ce moment-là, c’est l’anxiété qui y aurait pris place. Un léger sillon entre ses deux sourcilles, qu’il n’avait pas réussi pour une fois à inhiber, s’était même tracé. Il attendait ainsi la réponse d’Emi.

Un médecin pas comme les autres

Un chantage. Un chasseur en colère.

Mais que racontait donc cette femme ? Des expériences ? Dest tests médicaments ? Il pouvait comprendre qu’elle puisse en tant que médecin s’intéresser à la particularité de son corps, mais tout de même, il n’était pas un ****** d’animal de laboratoire.

Il se méfiait, elle semblait trop enjouée. Il se sentait comme une sourie sous le regard d’un lynx. Un bel animal tout en pelage chatoyant, mais oh combien dangereux. Il la regarda un instant dans les yeux essayant de percer à jour ses réelles intentions. Ce qu’il vit le laissa perplexe. Il y avait bien plus que de l’intérêt purement scientifique. Il y voyait comme une passion . . . tel celui qu’aurait un ours pour un poison au gout étrange mais qui se révèle, de façon surprenante, délicieux. Non, calme toi Theneryl, cette femme est un médecin, en plus elle se propose juste de créer des médicaments qui t’irait. Elle est ce qu’elle t’a toujours semblée. Une belle femme, raisonnable et qui pense aux autres. Il réussit presque à se convaincre, voulant céder à ses illusions quant elle reprit la parole.





Alors qu’il allait la croire dénuée de tout intérêt personnel, voilà ce qu’elle lui sortait. Quel médecin ne pensant qu’aux autres ferait du chantage ? Mais en même temps elle le tenait. Si il voulait continuer à vivre tranquillement sur cette île, le temps de sa formation, il devait faire en sorte qu’elle ne dise rien. Et lui restait un chasseur, non un assassin. Il sentit alors la rage monter. Cette femme qu’il trouvait belle et attirante avait perdu tout charme à ses yeux. Ce n’était qu’une folle prête à faire des expériences sur un être humain quitte à le faire chanter pour ça. Reprenant son sang-froid, il répondit.



Sur ces mots il la laissa sur place s’enfonçant dans la forêt. Il avait besoin de chasser pour se calmer. Et quelque chose lui disait qu’il chasserait du gorille aujourd’hui. Il irait récupérer son ami plus tard.