Papy pervers avait dû aller à faire une course personnelle, tapotant l'épaule de Francisco avant de disparaître. La chèvre avait hoché la tête en acquiescement avant de reprendre la route vers la baie. Alors qu'il traversait les longs et majestueux couloirs de Mari Joa, la réunion repassait en boucle dans sa tête. Les protagonistes qui l'avaient impressionné et les autres. Étrangement, il pensait surtout aux autres à cet instant. Nombreux étaient ceux qu'il jugeait de haut : Marine, Corsaire, Agent du gouvernement, ... Beaucoup aimaient ce drapé dans leurs titres et l'honneur que cela leur procurait. À dire vrai, Francisco lui-même l'avait fait jusqu'à il y a peu. Mais Makkura avait tout changé. On le mettant dos au mur, il avait éveillé de profond souvenir inscrit dans l'ADN même de l'homme-chèvre. Une époque particulièrement lointaine, sauvage mais qui avait fait passer des sentiments et des attitudes à chaque chèvre depuis des centaines d'années. La peur du feu, celle du berger.
Alors qu'il avait été encore petit, il avait mis la main sur un livre narrant l'histoire de son peuple. Un livre des plus intéressants mais dont il ne gardait que de très vague souvenir. Toujours était-il que les hommes-chèvres étaient plus facilement soumis à l'obéissance que d'autres races. C'était contre ceci qu'il s'était élevé. Contre ceci qu'il avait fui. Conspué, exclus du troupeau. Il avait donc juré à son âme d'atteindre les sommets du monde pour rire de son berceau. Créer son propre troupeau à lui et qui sait, plus tard ravager le ciel....
Perdu dans ses pensées, mains dans les poches, il n'avait pas entendu le membre du conseil arriver. La petite toux le ramena à la réalité, le faisant se tourner devant l'ancien assassin aux yeux rouges. Tout de suite, son visage prit un air renfrogné, d'une parce qu'on le dérangeait dans son introspection, de deux car le nouveau politique était loin de l'avoir impressionné quelques minutes plus tôt. Ou plus précisément, il l'avait marqué mais de la mauvaise façon. Si l'Amiral-en-Chef avait gagné son respect, que l’éléphant rouge... et bien n'avait rien gagné, simple tas de graisse sur une chaise, Nagato, puisque tel était le nom de l'étoile n'avait récolté que le discrédit sur sa fonction. Ce dernier prit la parole en premier, menaçant le caprin. Un sourire méprisant se dessina alors sur les lèvres du Shishibukai.
-Et vous allez faire quoi ? Tuer un autre serveur ?Tandis que le Tsubaki répondait, évoquant la possibilité certaine que la chèvre ne le prenne pas au sérieux, un événement étrange se déroula. Un noir complet s'abattit autour des deux personnes tandis que deux fauteuils apparurent comme par magie. Le corsaire leva un sourcil intrigué face à ce retournement de situation inattendu. Nagato s'assit directement dans l'un d'eux, laissant le second libre. Second qui se trouvait près d'un pistolet à silex. Attitude bien étrange, il fallait lui accorder. Après sa question, Francisco se contenta de s’asseoir dans une réponse silencieuse. Haussant déneigement les épaules dans une mimique bien connue.
-Que vais-je faire ? Prendre le thé probablement...Ha non, j'oubliais, vous avez tué le serveur.Francisco n'allait pas se démonter. Surtout pas maintenant qu'il avait promis de hausser son niveau de jeu. Il avait décidé d'être à la hauteur de sa charge et ne se pisserait pas dessus sous prétexte qu'un membre du conseil s'amusait à quelques tours de passe. Aussi intéressants que ces tours soient, il fallait l'admettre. Le corsaire se laissa aller à quelques suppositions.
-Étrange pouvoir... ainsi vous êtes un utilisateur de fruit du démon ? Je vous voyais plus du genre à utiliser le Rokushiki comme la masse d'agent gouvernemental. L'Arkham se plaça d'une manière plus confortable, sa jambe droite venant se poser sur la gauche tandis que sa main dextre venant soutenir sa tempe. Il ne lâchait pas du regard son correspondant tandis que son esprit retournait la situation dans tous les sens. Quel était ce pouvoir ? Comment agissait-il ? L’Étoile n'avait fait aucun geste et pourtant l'univers avait changé en un battement de paupières. Un pouvoir dangereux, pas de doute.
-Ironiquement, maintenant que je ne suis plus à Mari-Joa, je ne brise plus la loi c'est ça ? Serais-je hors de danger de vos sauts d'humeur ?Un petit rire s'échappa des lèvres de corsaire. Il n'avait pas confiance en Nagato et la situation le dérangeait au plus haut point, se sentant pieds et poings liés. Ho, il pouvait toujours sauter sur son adversaire pour lui foutre la raclée de sa vie mais c'était un pari contre le pouvoir ennemi et un pari qu'il n'était pas prêt à prendre. Pas encore tout du moins. Aussi bluffait-il. Aussi gagnait-il du temps pour comprendre les mécanismes de tout ceci.