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La page se tourne

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Ellana Shiwara
Chef du cp9
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Ellana Shiwara
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MessageSujet: La page se tourne La page se tourne Icon_minitime1Sam 22 Oct - 23:32


La page se tourne?"

«Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices, suspendez votre cours ! Laissez-nous savourer les rapides délices, des plus beaux de nos jours !»

Je sentis un poids écrasant sur mon cœur alors que j'enfonçais ma lame dans le corps de ma cible sans le moindre sourcillement. Combien en avais je tué aujourd'hui ? J'avais perdu le compte... Je n'avais pas besoin de compter pour savoir que c'était encore un de trop. Quand est ce que cela allait finir? J'essuyai ma lame contre le manteau de l'homme au sol. Je me tournai pour voir ou se trouvaient les autres. Ils avaient eux aussi terminés. J'eus un haut le cœur en sentant l'odeur qui se dégageait du lieu. Une odeur de mort, une odeur qui imprégnait chacune de mes cellules depuis 9 mois et 17 jours. Oui tout ça exactement. Bientôt 10 mois que nous avions déclenché cette guerre interminable. Je me rattachai comme je pouvais à nos idéaux.  Nous devions terminer notre travail, pour qu'un monde meilleur voie le jour. Il le fallait, c'était mon rôle,  notre rôle.  Je pris une grande inspiration, ignorant l'odeur qui vint avec puis me dirigeai vers mes camarades de tuerie. Je ne leur adressai que quelques rapides paroles avant de fuir vers notre bâtiment, grimpant dans ma cabine et m'enfermant à double tour. Je me déshabillai, jetant mes affaires dans un coin de la pièce avec un soupire de lassitude. Mes habits étaient recouverts de sang et je savais que certaines taches dataient de plusieurs jours. Ary avait beau frotter rien ne partait. Je savais qu'au début il s'acharnait, puis, si ca ne partait pas il se débrouillait toujours pour me procurer d'autres fringues. Mais lui aussi se lassait et depuis peu il ne prenait plus cette peine... J'avais vu la détresse dans ses yeux, la douleur et le poids des massacres sur ses épaules mais... Je ne pouvais pas me détacher de lui. Je savais qu'il ne demanderait jamais sa démission, et le laisser me briserait le cœur mais je lui devais ça,  je devais le libérer de cet enfer. Son cœur trop pur ne pourrait supporter plus. Je sentis une boule se former dans le creux de mon ventre et, nue, je me dirigeai vers la glace. Des larmes coulèrent sur ma joue. Qui était cette inconnue?

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Le visage creusé, la peau cendrée, le corps squelettique et la fatigue marquée dans les yeux. Cela faisait 9 mois que je me retenais mais cette fois ci les larmes coulaient librement sur mes joues. Un sanglot s'empara de ma gorge. Je portai la main à mes cheveux et les détachai dans un mouvement saccadé. Ils dégringolèrent sur mes épaules, sombres et sans reflet. Je vis des cheveux blancs les parsemant et me permis de nouvelles larmes. J'étais au bout du rouleau. Mes épaules s'étaient voutées et j'avais l'impression que le poids des années avait doublé en l'espace de quelque mois. Je me sentais vieille et fatiguée. Mon corps respirait la jeunesse et il ne lui faudrait que quelques jours de repos pour s'en remettre mais mon visage se plissait et ca, c'était irréversible. Je faisais bien 10 ans de plus que mon âge. Je mordis ma lèvre inferieure en sentant la rage s'emparer de moi. J'étais la grande Ellana Shiwara, directrice du cp9 depuis 7 ans et j'étais aussi pitoyable qu'un chiot. Je brandis mon poing devant moi et l'envoyai valser contre la glace la réduisant en miettes. Je n'allais pas abandonner, je n'allais pas baisser les bras. Pour Mak, pour Nag, pour Djidane, Jewi, Jett, Yaya, Zaimon et tous les autres. C'était notre idéal et notre but, nous en étions si proches et me transformer en machine à tuer était nécessaire. Je tournai le dos et m'engouffrai dans la douche, lavant mon corps de toute trace de péché. En sentant l’eau brulante dégouliner sur ma peau, j’eus un rire nerveux qui se transforma en fou rire. Si Mak me voyait dans cet état ! La honte… J’imaginai déjà ses railleries me concernant et j’eus une étincelle de joie dans mes yeux. Certaines personnes valaient vraiment la peine de se lever et de garder les yeux ouverts. Je passai mes mains sur mon visage, mes traits s’apaisèrent d’eux-mêmes et je respirai une bonne bouffée d’air frais. Je coiffai mes cheveux et coupai leur partie abimée pour leur rendre une seconde jeunesse. Après m'être séchée j'ouvris mon armoire pour m'emparer d'un vêtement léger et souple. Je laissai un mot sur ma porte disant que je prenais un jour de repos. Je sortis le Shokakuchi et l'activai en visualisant mon objectif.


Spoiler:

J’atterris avec grâce sur notre île. Un sourire éclairci mon visage alors que mon regard se posai sur cette montagne si majestueuse, si mystérieuse. Cette île n’avait pas de nom, c’était juste la notre, un secret que nous partagions, un QG ou nous nous retrouvions, un paradis qui nous appartenait. Je couru comme une gamine jusqu’au Vervexis Sylvalanus, l’arbre mouton le plus proche. Il s’agissait d’un végétal tout à fait particulier. Son tronc était translucide, nous laissant admirer chacun des vaisseaux conducteurs de la plante. Mais ce n’était pas tout, ses racines étaient surélevés, en effet l’arbre volait ! Cet arbre aspirait le sel qui, emporté de la mer par le vent, lui apportait les molécules nécessaires à son métabolisme. C’est pourquoi on ne trouvait ces arbres qu’aux abords des plages. Mais ce n’était pas la chose la plus incroyable, les fruits de cet arbre étaient des petits nuages salés, ressemblant fort à des moutons. Ses fruits étaient aussi blanc que neige et, possédaient un alliage incroyable que je n’avais jamais vu ailleurs. La sensation de ces derniers dans la main était aussi agréable que réconfortant. Ces arbres étaient de pures merveilles. Un sourire sans fin allongea mes lèvres. Sautillant de part et d’autres de l’arbre, je grimpai sur les branches pour atteindre l’autre côté de cette petite forêt. Je retrouvai avec plaisir cette plaine aride et désertique faite de sable et s’étendant sur 10 bons kilomètres après la foret. Cette bande d’erg entourait entièrement la montagne, et malgré nos théories sans queues ni têtes, nous n’avions jamais vraiment cherché à savoir comment elle s’était formée. Elle était juste là, et le calme qui s’y dégageait était plus qu’exquis. Je mis fin à ma contemplation lorsque je vis quelque chose me foncer dessus à une vitesse hallucinante.

Je fis une roulade tactique sur le côté et ris aux éclats. Me relevant habilement j’époussetai mes habits en sentant une chaleur s’emparer de mon cœur. Je serrais Fleurs dans mes bras. Fleurs était notre habitant mystère. La seule chose dont nous étions certains de lui était qu’il nous aimait du fond du cœur. Mais il n’émettait aucun bruit, ne ressemblait à rien de connu…

La page se tourne Rp210

D’où vient donc son nom me direz vous ? C’était une idée de Mak, en observant les yeux de notre ami, il compara leur couleur, leur illumination à une fleur s’ouvrant au levé du soleil. La « chose » était donc devenue notre fleur à nous. Elle vivait principalement dans le désert  mais j’étais persuadée qu’elle connaissait chaque recoin de l’île. Je regardai Fleurs dans les yeux et j’y vis un éclat d’inquiétude. Je n’ai jamais trop su comment il en était capable mais il semblait lire en nous comme dans un livre ouvert, et il sentait la détresse en moi. Je lui fis un sourire rassurant en caressant ce que je considérais être sa joue. Son regard se chargea de tendresse et il me fit grimper sur lui pour traverser le désert. Je fis la discussion, parlant de tout et de rien, mais évitant intentionnellement de parler de la guerre. Fleurs ne supportait pas la haine, le sang et la guerre. Il ne supportait pas le fromage non plus, ni les vêtements, il avait en effet la fâcheuse manie de bruler les notre… Mais nous avions réussi à lui faire comprendre que nous en avions besoin, bien que voir Mak nu était loin d’être déplaisant.

Nous arrivâmes au pied de la majestueuse montagne qui constituait le centre de l’île. Je descendis du dos de Fleurs et tentai de regarder le sommet de ce superbe monticule, mais ce dernier était invisible. Nous avions découvert cette île 5 ans auparavant, en tentant d’atteindre une île céleste avec le Shokakuchi. Mais comme ces îles bougent dans le ciel nous apparûmes juste au dernier de son emplacement que nous connaissions. Nous eûmes alors droit à une chute vertigineuse dans le vide. Heureusement pour nous, Mak et moi ne sommes pas ce que nous appelons des être « normaux » et après un magnifique instant en vol dans le ciel nous atterrîmes sans mal sur cette île inconnue de tous. Une fois connue, il ne nous était pas compliqué de la rejoindre avec le Shokakuchi. Cependant, nous ne parlâmes à personne de ce lieu, cette place sereine, paisible, notre jardin secret. Nous nous retrouvions souvent tous les deux sur cette île, mais je savais qu’il y allait parfois pour passer ses nerfs et se détendre, tout comme moi en ce moment même. J’embrassai Fleur avant de me diriger vers les parois de la montagne. Nous n’étions jamais parvenus à gravir son sommet. Bien souvent car nous nous épuisions à faire la course, mais aussi car il s’agissait d’une réelle épreuve de force, persévérance, magie et sérénité. Cette montagne était magique, je le sentais, et je n’aurais pas été étonnée de voir un portail vers le paradis à son sommet. Souvent je rêvais qu’enfin nous atteignions le sommet et alors, face à nous, un dieu singe s’entrainait. Jouant avec l’air et caressant sa lonnnngue barbe, sa présence dégageait une sagesse sans fin et pourtant ses yeux n’étaient que malice. Un jour nous arriverons la haut. Mais pour l’heure, je voulais juste atteindre le Rakuen. Il s’agissait d’une cavité immense creusée à l’intérieur de la montagne. Un lieu incroyable, éclairé par des cristaux aux milles feux, résonnant de la musique des multiples cascades s’écoulant de toute part, respirant de la paix dégagée pas de majestueux et millénaires arbres n’ayant jamais aperçu la lumière du jour. En son centre un immense rocher se dressait avec d’étranges signes gravés dessus.

La page se tourne Rp110

Après avoir grimpé durant un long moment, je parvins à la seule entrée de la grotte que nous avions trouvée. Je sentis une paix profonde s’installer en moi alors que je me glissai dans les boyaux de la terre. J’avais beau connaitre par cœur le moindre recoin de cet endroit, j’en étais émerveillée à chaque fois. Plongeant dans le lac principal du lieu, je nageai dans cette eau ni chaude ni froide durant un moment. Puis, sentant mon esprit embrumé par la magie du lieu, je m’allongeai sur la tendre mousse du sol et fermai les yeux. Je vis alors mes dernières années défiler devant mes yeux. Mon entrée dans le gouvernement, mes entrainements sans fin, mes rencontres, avec le grand Nagato aux idées aussi révolutionnaires qu’idéalistes, mon ascension inattendue au poste de directrice du Cp9, mes combats, mes rêves, mes joies, et Makkura… Un sourire éclaira mon visage en pensant à lui.

Au début nous n’étions que des inconnus. Notre première réelle rencontre fut un combat amical contre l’ancienne directrice du Cp9, Kurisu, qui, après avoir connue une défaite cuisante avait besoin d’un remontant. Nous ne fûmes que des inconnus pendant longtemps, ne nous voyant qu’à de rares occasions et ne sympathisant qu’en surface. Mais à force d’entrevues, des liens se tissèrent entre nous et ce fut un véritable régal de se revoir encore et encore. Nos caractères s’adaptaient l’un à l’autre et nos discussions nocturnes au sommet d’Enies Lobby me firent l’effet d’un baume au cœur. Je n’avais jamais autant ris que lorsque nous refaisions le monde tous les deux. En l’espace de quelques années nous devinrent aussi proches qu’intimes et malgré les distances imposées par nos fonctions nous trouvions toujours un moyen de nous retrouver pour croiser les fers, boire une bonne pinte ou raconter les aventures de Pirouetta l’hippocampe. Ce que j’aimais chez lui, c’était le mystère qui planait dans ses yeux. J’avais beau le connaitre aussi bien que ma poche il dégageait une énigme que jamais je ne saurais résoudre. A chaque rencontre je le redécouvrais et je ne me lassais jamais de ses blagues aussi foireuses que drôles. Il était la lumière qui éclairait mon chemin, et je savais que ce lien jamais ne se briserait.

Puis mes souvenirs se fondirent pour ne devenir que songes, et se transformer en une voix, une voix datant de 10 mois en arrière. Celle de Nagato.

« Lana ! Le temps est venu ! Je te l’avais promis et ca y est ! Le serpent c’est mordu la queue, c’est le moment de passer à l’attaque. Transformons ce monde. Mak, Lana, réécrivons l’histoire, ensemble, transformons le futur. Que chaque gosse sur cette terre puisse réaliser ses idéaux, pour que chaque mère puisse nourrir son nourrisson, pour que chaque père puisse regarder avec amour le paradis qui l’entoure… Nous en avons finis de faire les arbitres, finit de déambuler dans les rues à grande fanfare sans agir ! Nous nous devons de réaliser notre idéal. L’heure est venue, aucun retour en arrière n’est possible. Ensemble. Jusqu’à la fin. »

Alors nous avions checké, le cœur rempli d’espoir et l’étincelle dans les yeux. Nous nous étions répartis les rôles, puis nous avions agis. Nagato avait réussi à réunir un groupe de personnes de confiance issu de tous les horizons : Jett, Juro, Tsubaki, Ganesha, Rin, Goyah, Sayuki, Alvida… Des gens aussi influant que compétant. Et ensemble nous avions détruit ce que nous connaissions. Renversant le conseil, tuant les criminels sur notre route. Mais jamais, jamais nous n’aurions imaginé qu’une telle guerre verrait le jour… Nos ennemis avaient crées une alliance, et avaient massacrés chaque île qui comptaient à nos yeux. Se répandant telle la peste, sous l’effigie d’un scorpion brumeux, les « Sanguinaires du Millénaires » frappaient de toute part. Et le pire… était que nous ne connaissions pas celui à leur tête. Mais ce qui était certain, était qu’il avait préparé sont plan depuis bien plus longtemps que nous et qu’il possédait un pouvoir incroyable, digne d’un dictateur. Il pouvait inspirer l’amour dans chaque être qu’il touchait, tel un parasite il s’insinuait dans les cœurs de ses victimes et les contrôlait avec leurs émotions… Il ne s’agissait que d’une hypothèse, mais elle semblait se vérifier de jours en jours… Nous ne savions pas depuis combien de temps il sévissait mais cela faisait bien longtemps… il était partout. Et nous nous retrouvions à tuer de simples civiles sans savoir comment les sauver de leur calvaires… Mais tels des zombies, dés qu’ils touchaient un homme, ils le contaminaient. Un rictus de haine s’afficha sur mon visage. Nous n’avions toujours aucune trace du parasite d’origine, et pire, nos chercheurs n’avaient même pas une ébauche de remède. Je sentis la colère m’envahir et je me redressai frappant l’air autour de moi, me battant contre ce fils de pute qui avait réduit notre idéal à un tas de cadavre morbide. Je me rassis, rassemblant mes pensées pour me calmer. Tout n’était pas perdu.

Je laissais mon esprit vagabonder pour retrouver la paix. Puis soudain, un phare s’alluma dans ma tête. Nous étions le 16 Octobre ! Un sourire niais apparu sur mon visage alors que mes joues rougirent à la manière d’une pucelle prodiguant son premier baiser. Fort embarrassée je m’éventai le visage de ma main. Dans 7 jours c’était l’anniversaire de Mak. Et je préparai son cadeau depuis prés d’un an.

De retour dans mes quartiers je me rendis dans la salle de réunion ou nous devions nous retrouver pour planifier nos prochains plans. Nous avions en partie nettoyé l’île mais il était encore impossible de détecter les personnes touchées… La plupart se comportait normalement, ils ne réagissaient que lorsqu’il voyait quelqu’un de notre organisation ou de l’ancien gouvernement. Et encore, cela ne touchait qu’une part des personnes atteintes mais certaines, qui semblaient être les plus intelligentes arrivaient à se faire passer pour des alliés… Mais l’espoir régnait, le docteur Kody Akaike devait venir aujourd’hui même. Il n’était pas rentré dans les détails mais il nous avait prévenu qu’il avait peut être trouvé quelque chose. Je rentrai dans la salle 30 min avant l’heure de rendez vous. Machouillant un loukoum je saluai les personnes déjà présentes. Alvida me raconta ce qu’il se passait sur South blue. Cette partie du globe avait été épargnée jusque là, mais l’un des membres de l’équipage de l’ancienne pirate était contaminé et il avait commencé à contaminer toutes les personnes qu’il croisait sur les îles… J’appris avec horreur que le traitre était son propre fils et qu’elle l’avait elle-même tué. Je vis un éclair de tristesse dans ses yeux, et un immense chagrin m’envahit. Elle était ainsi… Elle ne croyait pas à la guérison mais à l’éradication. Je lui tendis un loukoum qu’elle prit avec un sourire narquois. Nous étions tous dépassés par les événements… Nagato fut le suivant à pénétrer dans la pièce. Je me levai pour le prendre dans mes bras dans une embrassade amicale. Nous ne nous étions pas vu depuis 3 mois, et je remarquai qu’il avait subit les mêmes transformations que moi. Mais ses yeux étaient toujours aussi brillants. Un jour je lui demanderai comment il pouvait trouver la force de toujours regarder vers le futur sans même s’inquiéter pour le présent. Il me rendit mon sourire mais je sus que mon état lui fit de la peine. Je lui fourrai un loukoum à la rose dans la bouche en lui faisant un clin d’œil. D’autres suivirent son arrivé de prés et enfin Kody entra dans la pièce.

Son allure de scientifique fou n’avait pas changé et je lui envoyai un baiser de ma main avant qu’il ne prenne la parole. Il me fit un sourire chaleureux et ce simple fait m’apporta du réconfort. Il avait trouvé quelque chose. Lorsque l’heure vint, il prit la parole.

« Bon, je vois que tout le monde n’est pas arrivé, nous allons quand même commencer. »

Il débuta ses interminables 100 pas devant le tableau en passant machinalement ses doigts dans se cheveux.

« Déjà bonjour à tous. Alvida… Je suis navré concernant votre mission à South Blue, et pour votre fils. Vous lui avez offert un monde meilleur, je peux vous l’assurer. »

Le sourire narquois de cette dernière ne quitta pas son visage. Son propre fils était mort dans ses bras, ses derniers mots louant les valeurs d’un ennemi dont nous ne connaissions même pas le nom.

« Sauron, dont le surnom a été voté à la dernière réunion ne nous accorde pas un seul temps de répit. Mais une chose s’est clarifiée, notre théorie de « parasitisme » s’est avérée être juste. Notre ennemi sème une dévotion sans pareille dans le monde, et cette dévotion peut passer de personnes en personnes par un simple baiser. L’amour au service du diable… Ignoble paradoxe n’est ce pas ? Depuis que je me suis attelé à l’identification de ce problème absurde j’ai du… employer des mesures infâmes pour obtenir ne serait-ce que quelques éléments sur ce qui se répand dans notre monde. Et j’ai enfin obtenu quelque chose, je sais comment nous assurer de qui est contaminé. Voici un appareil scanner qui analyse le génome des gens et qui réagit lors d’une anomalie. Je n’ai pour l’instant que 5 exemplaires mais… »

La porte s’ouvrit à la volée, coupant la parole à Kody et Makkura entra en hâte, il s’adressa à nous de sa voix grave et puissante.

« Navré, j’ai eu un empêchement de dernière minute, continuez Dr Kody. »


Il vint s’asseoir à mes côtés, me rendant mon sourire. Je lui frôlai la main, faisant mine de le gronder. Il me la serra en me faisant un clin d’œil puis prit un air grave en écoutant Kody.

« Comme je disais avant que notre Mak national ne nous interrompt, seuls 5 exemplaires sont disponibles pour le moment mais je vous en promet une vingtaine d’ici la fin de la semaine prochaine. Je vous laisse décider de la répartition et vous souhaite bonne chance à tous… Que le sang des anciens revive dans vos veines. Bon courage… »

Je pus apercevoir des sourires sur certains des visages si fatigués qui m’entouraient. J’expliquai rapidement à Mak de quoi il s’agissait alors que Nagato, droit et fier se leva pour prendre la parole à son tour.

« J’avais promis une nouvelle ère. J’avais promis joie et prospérité. J’avais juré sur ma vie que nous allions remodeler le futur. Je me dois d’abord de m’excuser auprès de chacun de vous. »

Il couva la salle de son regard poignant, il s’attarda sur Alvida puis reprit.

« Chacun de nous avons connu des pertes incommensurables. Nous ne sommes pas le seul espoir qui règne sur terre, les hommes libres se battent pour leur liberté et pour leurs proches. Nous nous devons de les épauler. Notre but est loin d’être atteint et ce « Sauron » n’est qu’un col à gravir pour atteindre le sommet. Un col haut, lisse, abrupt et semblant si lointain… Mais ensemble, nous y parviendrons. Alvida, je t’interdis de prendre ne serait-ce qu’un seul jour de repos, continue ton boulot et bute moi tout ces batards ! »


Cette dernière se leva, provoquant une bourrasque fraiche dans la pièce puis, un sourire assoiffé de sang sur les lèvres elle murmura.

« Si tel est ton désir chéri, je me ferais un plaisir d’exaucer ton vœu. »

Elle se téléporta sans un mot de plus. Nagato s’adressa à chaque personne chacune à son tour, donnant quelques appareils puis, lorsqu’il ne resta plus que Mak, lui et moi il nous tendit une machine à chacun puis me regarda.

« Ellana, ca faisait longtemps. J’ai appris que tu avais du mal à suivre. Je ne te permettrai pas d’abandonner tu m’entends ?! »

Il me prit par le col du manteau en m’attirant contre lui, plongeant son regard sévère dans le mien.

« Je ne te le permettrai pas. Alors reste avec nous, je t’en prie. »

Je fermai les yeux, faisant apparaitre un sourire fatigué sur le visage puis, caressant sa joue du bout des doigts je déposai un baiser sur le bout de son nez. J’agrippai ses poignés d’une main en lui faisant une prise de bras qui le fit tourner sur lui et il se retrouva la tête en bas.

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Il atterrit en riant, je lui tendis un bras pour le relever.

« Pour qui donc me prends-tu chéri ?  Le désespoir ne fait pas partie du vocabulaire de la grande Ellana Shiwara. Je ferais de ce Sauron un pâté pour chat avant même que tu ne parviennes à glisser Kurisu dans ton plumard ! »

Il se releva en me serrant contre lui puis s’adressa à Mak en lui tendant un bout de papier.

« J’ai appris que tu avais finit de laver ta zone. Impeccable comme à chaque fois ! J’ai une mission plus importante pour toi cette fois. J’ai retrouvé les traces de Zakarietta. Tu dois le… la retrouver Mak. Ce n’est qu’une rumeur mais fais ce que tu peux pour la suivre. Elle est peut être notre solution. Ellana, je sais que ca te pèse mais continue ce que tu fais. C’est tout ce que nous pouvons faire… Mettons à l’abri ceux qui peuvent être protégés. Bonne chance vous deux. On se retrouve la semaine prochaine ! »

Il nous fit un clin d’œil puis s’évapora dans un nuage rose. Mak se tourna vers moi après avoir lu le papier et l’avoir fourré dans sa poche. Il s’assit, posant ses pieds sur la table.

« J’ai faillis ne pas te reconnaitre quand je suis arrivé. J’ai même cru me retrouver né à né avec ma grand-mère ! Je n’avais jamais vu femme si vieille encore en vie ! »

Je lui balançai un bon coup de pied bien placé qu’il esquiva sans mal puis il me fit signe de s’asseoir à côté de lui en soupirant.

« J’ai entendu que Kayl avait quitté ton équipage. Tant mieux il te relookait beaucoup trop à mon gout puis bon, ce n’est pas comme s’il était vraiment fort. Ca a du te faire un coup quand même… Tu devrais peut être prendre des vacances un peu, tu sais ou. »

Je lui fis le plus beau sourire que je pouvais faire.

« Oh oui mais t’en fais pas si je le revois je me ferais un plaisir de l’accompagner dans son lit de mort. Et j’ai pas besoin de vacances mon vieux, on n’a pas le temps pour ça. D’ailleurs j’ai appris que tu t’étais fais poser un râteau par Rudy ? Pauvre chou tu as du être tellement frustré… Enfin bon vu ta tronche c’est pas étonnant qu’elle ait fuit ! Je vais devoir partir. Rend toi tu sais ou le 23, tu manques à Fleurs, et il a une surprise pour toi. »

Je lui fis un clin d’œil en me levant. Il se leva aussi et me retint par un bras avant de me serrer contre lui et de murmurer au creux de mon oreille.

« Je sais que c’est pas facile crevette… Mais on va s’en sortir, je suis avec toi tu sais, toujours…. »

Je me permis d’enfouir mon visage dans son cou en fermant les yeux, j’hochai la tête puis reculai en lui souriant.

« Je te nunuffe, je m’en sortirai bien avant toi va t’en fais pas, c’est pas dans mes habitudes d’être en retard môa~. »

Je disparu, le laissant seul.

La semaine passa rapidement, nous finîmes de nettoyer l’île, avec environ 3000 survivants sains qui étaient déjà rapatriés sur une île sure. Nous nous accordâmes une journée de répit et je partis le samedi retrouver Fleurs pour finir les préparatifs. Nous nous retrouvâmes aussi excité l’un que l’autre. Fleurs avait déjà fait sa partie et je vins ajouter la mienne.

Tout était prêt. Lorsque Mak arrivera sur l’île, un message codé sur un fruit d’un arbre mouton atterrira à ses pieds, lui dévoilant une carte marquée d’une croix rouge. Il devra alors suivre un chemin le menant sur une partie haute de la montagne. Fleurs avait gravé un message emplit d’amour sur le sable qu’il ne pourra lire que de là-haut. Une fois cela fait, ses pas le mèneront au Rakuen, et alors il trouvera mes présents dans ce lieu rempli de paix. Un tableau du grand Miyamoto Musashi représentant un guerrier au sommet d’une montagne de bambou, avec le ciel et le vent pour seule frontière. Des petits cupcakes colorés et exquis préparés par mes soins (bon avec l’aide de Margot je vous l’accorde). Et un livre dédicacé par moi même relatant les aventures de Gégére au pays de la lune couchant. Je l’avais écris en souvenir de chacun des délires que nous avions eu ensemble, et l’avais imagé d’innombrables dessins aussi humoristiques qu’attachant. Une fois qu’il aurait tout ca, un mot l’attendrait pour lui demander de venir au QG, ou Nag et moi l’attendrions avec du bon Rhum et pleins de saucissons bourrés de cochon succulents. J’eus un sourire en voyant la journée de demain défiler devant mes yeux. Je m’allongeais sur Fleurs, en regardant les étoiles briller dans le ciel. Il restait 3h avant que le soleil de dimanche ne se lève et que Mak vienne.

Ce que je ne savais alors pas, c’est que l’île que je venais de quitter, ou se trouvait mon équipage, ou se trouvait mes amis, que nous croyions libérée de l’emprise de Sauron était en train de connaitre une nuit de sang. Mes amis tués sans peine, mon honneur taché et mon cœur déchiré…

Je reçu un appel à 6h du matin. Et Kody était au bout du fil. Je devais me rendre immédiatement auprès de mon équipage. Sa voie était étrange et une boule de terreur apparus dans ma gorge. Je me téléportai immédiatement, oubliant l’anniversaire de Mak, et laissant Fleurs seul sur l’île à attendre son deuxième ami sans pouvoir rien lui dire. J’arrivai sur l’île et une vision d’horreur m’attendait. Kody était la, derrière mon équipage. Mes amis étaient attachés, leur tête coupée trônant devant chacun des corps sans vie. Kody était derrière il passait sa langue sur la lame de son épée sanguinolente. Mon regard se brouilla, je suffoquai, une image me vint en tête.

Quelques semaines auparavant, Kody était venu nous rendre visite. Nous nous connaissions bien et c’était toujours agréable de le voir. Je lui avais parlé d’une de mes théories comme quoi les « atteints » possédant un fruit du démon avait leur pouvoir détruit. En effet depuis le début jamais je n’avais vu un seul atteint utiliser un fruit du démon. Ce qui me semblait plutôt étonnant. Kody avait eu l’air alors fort intéressé par ma théorie mais la nia d’une traite disant que c’était impossible.

Et puis … Il était venu le lendemain de la réunion, prendre des nouvelles. Je lui avais dis que nous avions presque finis et nous avions beaucoup parlé. A un moment, il se prit une branche sans faire attention et cette dernière laissa un fil de sang sur sa joue. Or Kody possédait un logia. Il n’aurait jamais du être blessé ainsi. Mes yeux s’emplirent de larmes, comment n’avais je pu voir ca… Je lui avais parlé de ma surprise à Mak, il savait que je ne serais pas la. Je réalisai avec horreur que Kody était avec eux.

« P… Pourquoi les avoir tués ? »

« C’est la guerre Lana chérie, « Sauron » comme vous l’appelez s’amuse beaucoup avec vous mais il commence à s’impatienter… C’est la guerre ma douce. »

« Je… depuis quand ? »

«  Depuis le début Lana, vous m’avez perdu depuis le début. J’ai toujours su que mon destin était ici. De faire ça, de TE faire ça. »

Je levai mes yeux emplis de souffrance vers lui. Il me regarda, souriant, les yeux dans le vague son visage ressemblait à celui d’un amant regardant l’amour de sa vie. Il plaça sa lame sur son cou et se trancha la tête.

« Ko… ? »

Mes genoux tombèrent au sol. Les larmes coulèrent sur mon visage. Ma bouche entrouverte avait du mal à respirer. Je suffoquai. La tête d’Ary gisait à quelques mètres de moi, me regardant d’un air vide et froid.

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La journée passa et Ellana ne bougea pas. Nagato arriva au QG le sourire aux lèvres. Il n’était pas encore au courant de ce qu’il s’était passé. Personne n’était au courant et la seule spectatrice était incapable de bouger pour le moment. Mak ne devait plus trop tarder. Nagato ouvrit une bouteille de vin et s’assit en attendant ses amis, encore inconscient de la situation.





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Ellana Shiwara
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MessageSujet: Re: La page se tourne La page se tourne Icon_minitime1Lun 22 Oct - 17:00


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«Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices, suspendez votre cours ! Laissez-nous savourer les rapides délices, des plus beaux de nos jours !»

Makkura arriva dans le bureau de Nagato avec un éclat de rire.

« Ellana ! Sacré fille de bourgeon de Ginko ! C’était quoi ça ? Ah… Elle n’est pas la ? »

Nagato accueillit son ami d’une chaleureuse étreinte.

« Non, elle ne devrait pas tarder, navré l’ami je n’ai que du vin en cadeau. J’ai pas eu trop la tête à ça récemment… J’attends un rapport urgent de Kody et je suis sans nouvelles depuis ce matin… »

En voyant le regard de son collègue, Nagato coupa sa phrase dans une fausse toux puis changea de sujet.  

« Ne parlons pas boulot ! Ça te fait quel âge vieille branche ? »

Ils parlèrent ainsi un moment, vidant plusieurs bouteilles. Puis l’absence de leur amie se fit lourde, ils se regardèrent dans un silence interrogatif. Leur faisait-elle une nouvelle surprise ? Ils attendirent encore, Mak regarda sa main, Ellana aurait du être la. Un étau serra son cœur, quelle était cette sensation ?

« AMIRAAAAL ! »

Le second de Makkura ouvrit brusquement la porte. Essoufflé il s’affala sur le sol, des larmes coulaient abondamment sur son visage.


« Répète donc ce que tu as dis bougre d’âne on ne comprend rien ! »

« L… L’île de Caracoa est… Les survivants du village, ils sont parvenus à sortir de leur quarantaine… Ils entendaient des bruits atroces suivis d’un silence inquiétant et… En sortant… Ils ont vu un immense bucher. Des… corps de marines se trouvaient dessus, le feu menant leur âme vers le ciel… Madame Shiwara se tenait devant… Seule… Puis elle a disparu… »
Ils se regardèrent. Et disparurent en un claquement de doigt.
Le ciel était sombre. Une odeur de cochon brulé emplissait l’atmosphère et des flammes encore rougeoyantes illuminainet la nuit. L’amiral en chef s’approcha du bucher et contempla son unité partie en fumée. L’amiral Makkura longea la plage, il tentait de comprendre, de reconstituer la scène de suivre la trace qu’elle avait laissée. Il ne trouva rien. Tous les corps avaient été amenés sur le bucher. Seul le sang restait sur le sol.
Après une fouille menée par une patrouille proche de l’île, les deux amis retournèrent au bureau de l’amiral en chef. Leur cœur était sombre lorsqu’ils passèrent la porte du bureau.

« C’est Kody. »

Ellana Shiwara était la, devant eux. Ses pieds étaient croisés sur le bureau alors qu’elle finissait un verre de vin. Elle leur raconta ce qu’elle savait, sans leur laisser le temps de parler. Son histoire finie, elle se leva, finit la bouteille de vin d’une traite et leur fit signe de s’écarter de la porte. Ils avaient tout deux remarqués son regard vide et vitreux. Ils ne bougèrent pas.

« Laissez-moi passer »

Nagato la prit par le bras.

« Ellana, reste avec nous ! »

Elle poussa un soupir, un sourire sans joie apparut sur ses lèvres et elle cracha sur le sol. Elle frappa Nagato d’un puissant coup de poing dans le ventre et se pencha pour effectuer un coup de pied retourné dans le visage de Makkura qui arrêta le coup de sa main. Ce dernier effectua une balayette pour projeter Ellana vers le sol. La jeune femme roula, bondit et disparut. Makkura se baissa alors qu’un poignard apparut à l’emplacement ou se trouvait son cou quelques instants plus tôt. L’amiral bondit sur son amie et tenta de la maintenir au sol, essayant de croiser son regard. Ils se regardèrent, les yeux violacés de la jeune femme n’exprimaient rien de bon, l’homme tenta de percer la carapace qui la recouvrait. Nagato se releva, ébranlé du coup inattendu de son amie.

« Tu n’es pas possédée Ellana, j’en ai la certitude alors pourquoi tu agis ainsi ? »

Un silence de plomb régna. Les muscles de la jeune femme se tendirent pour se dégager mais Makkura tint bon et l’embrassa. Le baiser dura un court instant. Les lèvres froides d’Ellana tremblèrent alors que l’emprise de Makkura se relâcha. Elle libéra une de ses mains et frappa Mak à la gorge. Ils se relevèrent d’un coup et Ellana l’attaqua, bondissant de toute part. Le mur se fissura sous l’impact des coups qu’esquivait la cible. Nagato se joignit au combat mais tout deux retenaient leur force face à celle qui était leur compagnon.

J’hurlais. Intérieurement mon esprit était perdu. Je les voyais, tentant de me préserver. Je sentais leur amour et leur bienveillance. Mais je voulais leur faire mal. J’avais une envie irrépressible de casser chacun de leur os. Un sourire sadique apparut sur mes lèvres alors que mes lames d’air frôlaient le visage de Makkura, coupant une mèche de ses cheveux. Furieux, il contre attaqua en m’envoyant des pics de glaces.

Ellana ne bougea pas. Elle n’esquiva pas. Un pic lui pénétra la jambe. Un autre entra dans sa poitrine alors qu’un dernier, visant son front fut arrêté in extremis par Nagato. Ellana s’effondra.

« LANAAAAAAAAAAAAAAAA !!!! »

Makkura bondit, prenant la femme dans ses bras il tenta d'arrêter le sang de couler des blessures qu'il avait lui même provoquées.

« Pourquoi? Tu aurais du esquiver!! Ce n'était pas censé t'atteindre!! »

Le regard voilé d'Ellana le quitta, elle avait du mal à respirer, une douleur lancinante lui taraudait un poumon. Elle leva une de ses mains pour frôler la joue de Makkura. Elle prit une forte inspiration puis disparu dans un éclair ensanglanté. Makkura l'avait sentit se concentrer pour fuir, il tenta de la retenir mais ses mains se refermèrent sur du vide.

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Le regard fier et farouche, les membres courts et verts pales tenaient des pistolets à eaux. Leur mâchoire claquait, en un rythme régulier et poignant. Ils n'avançaient pas, ils se tenaient immobiles mais une aura de violence et de meurtre se dégageait de leur armée. Les nuages dans le ciel rougeoyant étaient d’un rose pale, ils avaient la forme de petits moutons dodus. Les moutons étaient rassemblés par groupe. Certains jouaient aux cartes, d'autre à saute-eux mêmes et les derniers fumaient des pipes en me regardant. Ils me fixaient et rigolaient. Ils se moquaient de moi. Moi, je voyais ça. Au début je pensais que ce n'était qu'un rêve. Les moutons ne rigolent pas des humains. C'est nous qui rigolons en les regardant rôtir sur le feu. Je rêvais, tout n'était qu'un songe. Mais je m'étais trompé. Je sentis la chaleur m'envahir. A la base, je m'étais convaincu de rester le regard fixé sur mes agresseurs, mais, je n’échappais pas à mon sort. Mon regard se posa sur ma poitrine. J'étais liée de la tête au pied. Mon corps était plongé dans une bouillasse presque opaque qui dégageait une odeur putride. J'étais dans une sorte de gros fauteuil en fer. Du moins, je me persuadais que c'était un fauteuil. Mais, je le savais, je me le cachais... J'étais dans une marmite.
Le claquement de dent s’arrêta. Ils firent tous un pas en avant et s'approchaient de moi. L'un d'eux se détacha du groupe et entama un chant guttural et incompréhensible pour moi, pauvre aliment que j'étais. Un autre pas, mon cœur battit plus vite. Il faisait chaud, vraiment chaud. Trop chaud. Il me semblait cuire dans ma propre sueur après m'être jetée dans le vomi de Guya, le buveur de mon passé. Je me pris à me demander comment il faisait pour ne jamais se laver après avoir passé une journée entière à vomir ses tripes. Ce devait être horrible pour lui. Mais je n'ai pas bu... alors pourquoi ces haricots se rapprochent de moi? Pourquoi l'un d'eux mélange le liquide qui m'entoure pendant que l'autre attise le feu sous mon fauteuil? Baisse la flamme j'ai chaud... Non... non!!!!! Pas la fourchette!!!! PAS LA FOU........

Je me réveille en sueur, une main sur la poitrine là ou la fourchette a laissé une trace d’une lancinante douleur. J’ai du mal à respirer, j’ai froid et chaud, je pleurs et suis complètement perdue. Mon corps… il me semble si loin et si proche. Je ferme les yeux, de toute façon l’endroit où je suis ne me dit rien. Je tente de stabiliser mon souffle. Inspiration, expiration… des images me reviennent. Makkura m’a embrassée, mais son baiser était empli de douleur, comme si mon corps se battait contre quelque chose. J’ai frappée Nagato… Des pics m’ont transpercé, Makkura m’a attaqué ! Non… quelque chose m’échappe. Inspiration, expiration… Hoquet… mon cœur s’emballe, des larmes coulent… je… je… Ary… Pourquoi, pourquoi ta tête est si loin de ton corps, pourquoi ce regard vitreux ? Pardon… Pardonne-moi Ary… Et tout me reviens dans une vague de tristesse et de peur. Kody qui nous a trahit, moi loin pour la surprise de Makkura, mes amis morts, mon impuissance, mon… impuissance… ma faiblesse… mon état, dérisoire, risible. J’éclate d’un rire fou et me prend la tête entre les mains. Je me souviens. Kody m’a touché. Il m’a touché, le lendemain de la réunion… lorsque je n’avais pas vu ce filé de sang sur sa joue, il m’avait prit la main… il m’avait touché. Mais le mal ne s’était pas encore installé à ce moment là. Il a attendu au fond de moi. Pour que je vive ça. Cette peine. Pour que je perde pied… Mais lorsqu’un tourbillon d’humeurs contradictoires m’avait envahit il avait alors surgit. Et j’avais attaqué mes amis. Je les avais attaqué, persuadée qu’ils étaient mes… nos ennemis. Et mon cœur avait aimé un autre… Lui… Qui… je devais savoir qui ?! Makkura m’avait embrassé, je m’étais battue en moi pour refouler… pour refouler cette chose en mon être, pour ne pas lui refiler ce parasite ! Mais je suis atteinte… je le sens… il revient… Peut être la douleur ? Le réveil ? Peut être puis je garder un certain contrôle de moi ? Vite Lana, allez ma petite réfléchis vite… que s’est il passé après ? Téléportée… oui… ou ça ? Ah j’avais suivit cette chose en moi, un médecin… Je suis sur une île de contaminés, j’ai été soignée par un de leur médecin, je suis l’un d’entre eux… Mais ça me semble si loin, et la à cet instant précis… je suis encore moi ! Non… NON ! Laisse-moi !!! Dégage de mon corps ! Saloper ….

Cela faisait un mois que la grande Ellana Shiwara était arrivée sur cette île. Elle était toujours en convalescence mais son état s’améliorait de jours en jours. Le médecin de l’île était compétant et l’atmosphère de paix qui régnait apportait le calme dont la femme avait besoin. Mais Ellana n’était plus Ellana. Et ce village… telle une fourmilière ou tous sont reliés par un fil. Les villageois pouvaient se sentir sans même se voir, il n’y avait plus de rixe, il n’y avait même plus de bousculade malencontreuse sur les routes. Chaque être n’était en faite qu’un seul et même esprit, régit par « Lui ». Pour une question de simplicité de compréhension je continuerais à employer le terme de « Sauron » pour définir cet ennemi. Ellana n’était plus maitre d’elle-même. Ce qu’elle ressentait, ce qu’elle voulait ne dépendait plus que des biens être de la communauté. Rendre service, faire ce qu’il fallait, chacun avait une place bien définit selon ses compétences et capacités physiques. Mêmes les histoires d’amour ne semblaient plus que régit par un besoin de reproduction. Mais tous et chacun était heureux car inconscient du marionnettiste qui tissait leur vie.

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Makkura se releva, lentement, son corps lui semblait douloureux, l’air qui entrait dans ses poumons lui semblait lourd. Il passa sa main sur son visage mais arrêta son geste à temps en voyant ses mains rouges du sang de son amie. Nagato posa une main sur son épaule, se voulant rassurant.

« Sauron l’a eue »

Il s’agissait plus d’un coup de poings dans le cœur qu’une véritable affirmation. Ellana Shiwara, leur collègue, leur amie était maintenant le jouet de leur ennemi invisible. Ils restèrent ainsi silencieux durant de longues minutes. Nagato retourna Makkura pour le regarder dans les yeux. Son ami avait embrassé Ellana, pouvait-il être atteint lui aussi ? Ils échangèrent un regard complice et Nagato se servit du détecteur scanner de génome. La machine bipa et la lueur rouge de négation apparut au grand soulagement des deux hommes.

« Elle tremblait, quand je les… embrassée. Comme si elle se battait avec quelque chose. Peut être… Peut être qu’elle est toujours quelque part, au fond des limbes de son âme. Tout comme lorsqu’elle a laissé mes… pics la transpercer. »

Ou bien Sauron voulait installer ce sentiment de culpabilité en lui. Peut être qu’il avait laissé Ellana se blesser pour blesser ses amis. Nagato soupira comme si de cette expiration il pouvait souffler sur cette année de désastre, comme si souffler allait enlever ce poids sur ses épaules. Mais rien ne changea. Ils devaient continuer leur tâche.

« Makkura… Nous ne pouvons pas partir à sa recherche. Nous devons lui faire confiance, elle nous reviendra et quoiqu’il arrive elle ne sera jamais notre ennemie. »

Il savait que c’était un mensonge. Makkura ferma les yeux, et lorsqu’il les rouvrit, son regard était glacé, son expression de marbre. Il ne pouvait perdre du temps à pleurer une amie, même si cette amie était la femme de sa vie, sa moitié, celle qui pouvait pénétrer son armure. Il ne se l’était jamais vraiment avoué. Il n’était pas un romantique, il était solitaire, il avait des conquêtes, mais jamais il n’avait envisagé une relation sincère avec une femme. Ce qu’il ressentait pour Ellana était bien plus que de l’amitié, bien plus que de l’amour, il ne pouvait le définir et c’était ce mystère qui les rendait si intimes. Il avait confiance en elle. Il ne l’abandonnait pas. Mais la savoir le jouet de Sauron…

« Elle peut devenir une marionnette mortelle dans les mains de Sauron. Elle est l’une des rares têtes de ce monde à ne pas posséder de fruit du démon et à pouvoir rivaliser avec les plus forts d’entre nous. Si être atteint inhibe en effet l’effet des fruits du démon, alors Ellana peut devenir le plus redoutable agent de Sauron. Nous devons accélérer les choses Makkura. Retrouve Zakarietta, c’est ta priorité absolue. Je mènerais mes recherches de mon côté. Nous ne pouvons pas nous contenter de tuer ses agents, nous allons changer de plan d’action. Je vais y réfléchir. Retrouve moi dans deux mois, avec des bonnes nouvelles ce serait encore mieux… Bon courage. »

Il partit. Il ne pouvait soulager plus l’atmosphère, Nagato était un roi dans les manigances, les plans incroyables et était un meneur hors pair. Mais les relations humaines n’étaient pas de son ressors. Makkura se retrouva seul. Il avait un an de plus mais il avait l’impression qu’il rentrait dans les pires années de sa vie. Il ne se perdit pas dans des lamentations, sans oublier sa peine il ferma la porte de la peur qui s’était entrouverte dans son esprit et laissa un calme gelé s’emparer de son esprit et se mit en quête de Zakarietta.



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« Ellanaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!! »

Le garçon lui sauta dans le dos dans un grognement presque féroce. Ellana fit semblant de tomber et dans des lamentations dignes des plus grandes représentations de théâtre se retrouva à terre, se vidant d’un sang imaginaire, mimant les gerbes de sang et les bruits forts exagérés de décès douloureux. Le petit garçon se redressa dans un rire de conquérant. Mais lorsqu’il se rendit compte que sa proie ne bougeait plus, la panique le prit.

« E… Ellana ? C’était… pour de faux, je, je… ELLANAAAAAA !!!  Réveille-toi… »

La jeune femme bondit sur le garçon et roula à terre avec lui dans un éclat de rire. Le garçon oublia son soulagement lorsque les la femme lui prodigua une pluie de guilis qui provoqua des hoquets de rire. Après avoir tous les deux reprit leur souffle ils se relevèrent, Ellana prit le garçon dans les bras et marcha en direction du village. Elle s’occupait de l’orphelinat de l’île. En effet de nombreux orphelins rejoignaient l’île depuis 10 mois. La coalition de la page tournée, menée par certaines figures proues de l’ancien gouvernement mondial tel que les amiraux Nagato et Makkura, avait renversé l’ancien gouvernement et provoquait depuis de longs mois des guerres sans merci, tuant civils et îles. Les survivants qui en réchappaient se réfugiaient sur les îles et les orphelins étaient répartis dans les orphelinats. Ellana nourrissait une haine sans pareil pour ses cruels fauteurs de troubles qui anéantissaient des populations dans un claquement de doigts. Cette île était si paisible, et elle savait que toutes les îles touchées étaient toutes aussi paisible que celle-ci. Elle ne comprenait pas comment des hommes si puissants pouvaient se servir de leurs pouvoirs pour faire autant de mal.

Ellana grimpa dans sa petite chambre. Elle devait se changer pour un repas important le soir même. Elle se déshabilla et regarda son reflet dans le miroir. Les blessures sur sa jambe et sa poitrine étaient toujours visibles mais une cicatrice propre se formait et le médecin lui promettait qu’elles seraient quasiment invisibles dans quelques mois. Ces blessures avaient été provoquées par l’un des meneurs de la « page tournée » alors qu’elle défendait tant bien que mal ses amis. Elle se rappelait le visage de l’homme, il avait été son ami, un ami comme on en connait peu. Et pourtant il l’avait trahit et l’avait laissé pour morte. Ellana tourna sur elle-même, faisant voltiger ses cheveux autour d’elle et souri à son reflet. Elle était encore jolie. S’approchant de la trentaine, son visage était marqué mais restait encore jeune, ses cheveux avaient regagnés de leur vitalité depuis son arrivée sur l’île et son corps, bien que marqué par des années de combats était tonique et sa silhouette pouvait toujours faire chavirer n’importe quel homme. Elle allait rencontrer son amant.

En effet Ellana était toujours en âge de procréer et elle devait devenir mère avant que la vieillesse ne diminue ses capacités de reproduction. Elle choisie de s’habiller d’une robe de la couleur de ses yeux, moulante à souhait et aguicheuse comme il falait. Elle releva les cheveux sur le haut de sa tête en laissant des mèches retomber dans une cascade ondulée. Ellana descendit, elle se rendit dans les cuisines ou Marco devait être en train de préparer le repas du soir. Marco était son collègue, il s’occupait de l’orphelinat bien avant son arrivée et était un papa autant qu’une maman parfaite pour les dizaines d’enfants qui vivaient sous ce toit. En arrivant au bas des escaliers, plusieurs enfants vinrent vers elle pour l’admirer. Elle rigola avec eux et jeta un coup d’œil au coin de la pièce. Lune était immobile, adossée au mur. La fillette était arrivée une semaine après Ellana. Et malgré les efforts de ses camarades et des adultes, elle n’ouvrait pas la bouche et restait souvent seule. Son regard sombre laissait entrevoir la peur et la solitude qui la rongeait. Elle n’était pas atteinte. Elle était malheureuse car elle refusait le rassurant baiser de Sauron. Le médecin du village l’avait consulté le jour même mais Ellana ne savait pas quels avaient été les résultats. Elle lui adressa un sourire rassurant auquel la fillette répondit d’un rougissement gêné. Ellana se détourna et pénétra dans la cuisine. Lorsqu’elle interpella Marco, ce dernier se retourna et sa réaction fut à la hauteur des attentes de la jeune femme. Il laissa tomber son la louche qu’il tenait dans la main et une expression de débile trônait sur son visage. Ellana éclata de rire.

« J’imagine que je ferait l’effet voulu à mon rendez-vous ! »

Marco opina de la tête en déglutissant péniblement. Il devait avoir 10 ans de plus qu’Ellana et n’avait pas de femme dans sa vie. L’arrivée de la femme avait perturbé ses habitudes d’homme seul et elle ne cessait de le taquiner à ce sujet. Elle lui souhaita une bonne soirée puis se rendit à son rendez vous.

L’homme qu’elle allait rencontrer et qui allait être le père de ses enfants s’appeler Ruel et était bucheron. Agé de quelques années de moins qu’Ellana, il était baraqué, grand et sans être d’une beauté incroyable avait un sourire merveilleux et était d’une gentillesse sans pareil. Il avait été choisit pour être l’amant d’Ellana de manière plus ou moins naturelle. Physiquement attiré par la jeune femme, il en avait fait part au maire du village qui avait préparé la soirée de leur premier flirt avec enthousiasme. Ellana l’avait croisé à plusieurs reprises déjà et un sentiment d’attirance s’était installé en elle. Etait-ce un choix ? Etait-ce le destin ou bien du fait de Sauron ? Elle ne pouvait le savoir, et ne se posait de toute façon pas la question car il était naturel de suivre la voix qui était en elle. La soirée se déroula comme tout premier rendez-vous. Le jeune homme était galant, sa conversation était agréable sans pour autant être très profonde. Ils rigolèrent, burent deux bouteilles de vins et se prirent timidement la main pour se diriger vers la chambre. Le bucheron attira Ellana contre lui en plongeant son regard dans le sien comme pour lui demander l’autorisation. Ellana répondit d’un baiser qui s’éternisa. Les mains rugueuse du jeune homme parcoururent doucement les bras de sa conquête, frôlant ses hanches et se posèrent doucement sur ses fesses. Ellana réagit collant leur corps, passant ses bras autour des épaules de son amant, glissant une main dans les courts cheveux de l’homme. Ce dernier la saisit par les fesses, pour la porter, Ellana passes ses jambes autour de lui. Il la déposa maladroitement sur le lit et glissa sa langue dans le cou d’Ellana qui gémit en se cambrant. D’une main, Ruel remonta la robe pour glisser sa main sur la jambe, la hanche puis le bas ventre d’Ellana. De l’autre main il détacha le bouton qui refermait sensuellement la poitrine de la jeune fille. Un sentiment de chaleur envahit Ellana, mais alors qu’elle se sentait sombrer dans un profond désir corporel un élan de dégout la prit. Se redressant elle arrêta Ruel. Quelque chose n’allait pas. Pourquoi Ruel avait prit le visage d’un autre l’espace d’une poignée de secondes ? Elle se prit la tête entre les mains et sentit comme si quelqu’un lui cachait quelque chose. Ellana refit surface, un sentiment d’urgence provenait du plus profond de son âme et le contrôle de Sauron sur elle se fragilisa. Un cri provenant de la rue finit de la tirer de son expectation. Elle se rhabilla, poussant Ruel sur le lit et bondit dans la rue. Deux hommes tentaient tant bien que mal de retenir une Lune terrifiée qui se débattait comme un diable. Ellana n’hésita pas et libera Lune en laissant les deux hommes assommés dans la rue. Lune pleurait au creux de ses bras, elle avait du mal à respirer et elle s’agrippa à la jeune femme. Ellana retourna à l’orphelinat, ne prenant qu’un léger sac avec une poignée de vivres elle se dépêcha d’atteindre le port. Elle ne laissait pas le temps à sa pensée de se former, elle sentait la présence de Sauron tenter de reprendre le dessus. Et sa présence se propageait dans le village. Elle savait qu’il allait tenter de les retenir. Ellana était trop faible pour faire face au village entier et elle sentait son être coincé entre deux rochers. Alors elle se contenta de courir, de sauter sur une barque et de pagayer. Elle aperçue derrière elles des personnes qui tentaient de la rattraper. Des cris retentirent, un nuage se forma devant ses yeux puis elle sombra, inconsciente sur les planches de la barque.

Lorsqu’elle reprit connaissance, ce fut pour entendre une jolie mélodie chantonnée par Lune. Elle ouvrit les yeux et aperçut la mer, à perte de vue. Elles étaient au milieu de nulle part, seules, dans une barque. Lune l’observait, son chant se tut. Ellana cligna des yeux, cherchant qui elle était.

« Lune… Je, je crois que je suis moi. Je suis désolée… Pourquoi n’es-tu pas atteinte ? Qu’allaient-ils faire de toi ? »
« Je ne sais pas. Je… ne sais pas… »

« Ne t’en fais pas, je suis là, je ne le laisserai pas t’atteindre… »

Elle mentait. Elle le sentait en elle.

« Lune… Il est toujours la. Tant que tu es avec moi tu es en danger. Je vais manger, j’ai besoin de force. Puis je t’amènerai quelque part. Chez… des amis. Tu leur raconteras ce qu’il s’est passé, ils s’occuperont de toi, tu pourras peut être les aider. Mais je ne pourrais pas rester. Je vais leur voler quelque chose. Et peut être que l’on se reverra. »

Elle fit ce qu’elle dit. Elle rassembla ses forces et se servit du Shikakuchi pour amener Lune au QG de Nagato. La laissant seule, elle se rendit dans l’entrepôt. Elle vola un fruit du démon et repartit. Si Sauron peut prendre le dessus sur les fruits, peut être le contraire était-il vrai. Elle s’était promit de ne jamais en manger, mais elle sentait Sauron reprendre le dessus.


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Les images ne sont jamais vraiment claires… Seules les sensations persistent et s’intensifient, l’odeur d’une femme, une odeur raffinée, il doit s’agir d’une belle femme, plus toute jeune, et avec une incroyable force alors qu’elle sert douloureusement ma tête de ses deux mains. La douleur est partout dans mon corps, une voix hurle de douleur, est-ce moi, elle ? Je suffoque, la vision déjà indistincte se trouble, un rideau de longs cheveux noirs couvre mon visage… Nous plongeons alors dans un sommeil trouble. Ses souvenirs envahissent mon crane, j’ai l’impression que ma tête va exploser. Des images troubles s’emmêlent, certains visages, des visages en pleurs, souriant, embellis ou au contraire des plus laids et cette impression d’être deux, comme si un déchirement la prenait et qu’elle ne savait plus qui elle est… Son enfance défile devant mes yeux, tout tourne, tournoie, se mêle et s’emmêle, qui est-elle? Qui suis-je ? Qui sommes nous ?!



Telle est le premier de ses souvenirs et un rêve qui revenait semblable à elle-même de nombreuses nuit, Kira s’était un jour réveillée dans un grognement, chacun de ses muscles la faisait souffrir, son corps était en sueur, elle avait faim, soif, elle ne pouvait bouger… Combien de temps était elle restée allongée ? Epuisée, vidée, son crane était en feu, sans cesse perturbée par cet étrange rêve,  et encore résonnait cette question était-ce réellement un rêve ? Kira n’avait rien d’autre que ces images, elle avait beau creuser, remettre de l’ordre, chercher… Elle ne se souvenait plus de rien. Après ce qui lui sembla une éternité elle sentie la présence de quelqu’un, un faible miaulement sorti de sa gueule alors que des mains la ramassait en douceur. Kira se réveilla quelques heures après, elle se trouvait sur un agréable coussin au centre d’une pièce à vivre chaudement décorée… Elle se sentait bien, à l’abri. Une voix retentit juste au dessus d’elle, Kira ne la comprit pas, elle essaya de le faire comprendre à la personne qui la fixait, un miaulement aiguë sortit de sa gorge. Kira sembla surprise et recommença, pourquoi n’arrivait-elle pas à s’exprimer ? L’homme qui s’était occupé d’elle passa sa main le long de son corps. Surprise Kira eut un sursaut, mais elle se reprit alors que l’homme continuait à caresser sa fourrure. Trouvant cela fort agréable Kira ne broncha plus, profitant de la chaleur que lui apportait l’homme. Soudain un son retentit dans la pièce lui emplissant la tête. Alors qu’elle eut un mouvement de recul le son s’arrêta, calmée une fois de plus par les caresses, elle entendit à nouveau le son. Elle mit un certain temps à comprendre que cela provenait d’elle, qu’elle ne pouvait s’empêcher de le faire, que ce n’était du qu’à un profond sentiment de bien être. Kira s’en amusa, poussant son ronronnement au maximum et laissant son corps profiter des réconfortantes caresses.

La scène se répétait pareil à elle même toutes les fins d’après midi alors que l’homme absent durant la journée revenait au foyer. Le matin, alors que Kira était couchée en boule il n’oubliait jamais de lui laisser un bol de lait avec de la nourriture. Lorsque la porte se refermait en douceur, Kira sautait de son lit, excitée par le rayon de soleil qui perçait les rideaux. Les oreilles hautes elle commençait à courir dans la pièce, sautant partout ou elle le pouvait, chassant telle une professionnelle les mouches qui voletaient au dessus d’elle. Après une petite heure, sa folie se dissipait, elle se recouchait alors sur le sol, la ou le rayon de lumière venait réchauffer son corps. Toutes les heures Kira se décalait légèrement pour rester illuminé par ce rassurant rayon. Alors le monsieur revenait, il semblait fatiguait, prenant cinq minutes pour câliner le chat, il disparaissait à nouveau dans son bureau pour un long moment. Il s’agissait de la seule pièce que Kira n’avait pas vue, mais Kira ne s’en préoccupait pas, car alors que le soir commençait à tomber, Kira se postait devant le trou du mur qui laissait voir l’extérieur. Le rideau n’étant plus tiré elle pouvait contempler le monde du dehors. De l’herbe à la motte de terre, de la feuille à la colline se fondant dans l’horizon, de l’oiseau à cette immensité bleue. Kira était attirée par ce paysage, elle savait que devant elle était représentée la liberté. Tous les soirs s’était la même chose, l’homme sortait de sa pièce pour prendre Kira sur ses genoux et contempler le soleil couchant. Kira ne lui avait jamais réclamé de sortir. Mais tout deux le savaient, si elle le faisait un jour, ce serait pour ne plus revenir. L’homme s’était attaché à elle. Vivant seul depuis de nombreuses années sa présence le rassurait, elle recouvrait d’un capuchon hermétique le vide qui s’était installé en lui. Kira ressentait le manque de l’homme, comme si quelque chose avait disparu de sa vie que rien ne pourrait remplacer. Lorsque le soleil fut totalement englouti par l’horizon, Kira sautait sur le sol, plongeant son regard empli de malice dans celui de l’homme. Le visage de l’homme s’illuminait alors aux aguets. Ils restaient immobiles, se contemplant, jusqu’à ce que le signal de départ retentisse, le chat huant vivant dans leur jardin poussa son premier cri. Les deux bêtes se sautaient alors dessus. Ils jouaient pendant de nombreuses minutes, jusqu’à ce que l’homme s’effondre sur le sol dans un grand éclat de rire, Kira venait alors se coucher sur sa poitrine en conquérante, collant son museau contre le nez de l’homme. Ce dernier faisait courir ses doigts dans la fourrure de l’animal, puis il fermait les yeux, son souffle régulier berçait Kira qui finissait par s’endormir. Kira se réveillait toujours  au milieu de la nuit, elle se trouvait sur son coussin car l’homme la déposait toujours dessus avant de regagner son lit. Se dirigeant vers la fenêtre, Kira observait un monde complètement différent de quelques heures auparavant. L’immensité bleue avait disparu avec le soleil pour laisser place à un véritable spectacle étoilée. Kira restait un long moment immobile, essayant de percer le mystère derrière ces millions de points éclatant.

Un jour comme les autres, Kira se réveilla. Succombant à son heure de folie elle commença son tour habituel. Cependant, elle fut arrêtée par un détail. Elle contempla le cadre posé la depuis le début mais elle n’y avait jamais vraiment prêté attention. Elle y voyait un jeune homme épanoui ressemblant au propriétaire de la maison. Il avait l’un de ses bras passé autour de la taille d’une magnifique jeune femme aux longs cheveux blonds, son autre bras serrait contre lui un enfant d’au moins deux ans. Les trois visages étaient épanouis, resplendissant de bonheur. Kira fut alors oppressé par un sentiment de tristesse. Qu’était-il arrivé à cette femme et cet enfant ? Le soir, l’homme rentra à son heure habituelle. Kira était postée sur la commode les yeux emplis d’une profonde tristesse. L’homme l’observa, immobile, il était temps, il le savait. Lorsqu’il avait ramené l’animal blessé chez lui, il l’avait soigné, aidé, aimé. Mais il avait toujours vu dans ces yeux violets que le chat jamais ne serait sa chose. Bien sure ce n’était pas ce qu’il voulait, le chat lui avait beaucoup apporté, mais il s’attendait tous les jours à ne plus le voir en revenant. Le moment était venu, Kira sauta dans ses bras, lui transmettant tout ce qu’elle voulait lui dire par une léchouille sur le nez. Et, comme s’il s’agissait d’une invitation la porte mal fermé s’ouvrit en grand, laissant entrer une vague de vent dans la pièce. Kira sauta sur le sol et s’engouffra à l’extérieur de la maison.

Elle ne su jamais quelle était l’histoire de l’homme, elle ne su jamais son nom, elle ne le revit jamais.

Cela fait plusieurs mois que Kira vagabonde. Elle changea d’île en s’invitant dans tel ou tel vaisseau. Les navires les plus fréquents étaient ceux de la marine, ceux avec le grand signe bleu qu’elle voyait souvent dans ses rêves. En effet il était récurrent que le chat fasse ce rêve, toujours le même… Mais Kira n’en tenait guère compte, le passé était quelque chose qui lui importait peu. Sa seule préoccupation était son présent. Depuis le début de son voyage elle n’avait cessé de s’extasier devant tout et rien, comme si elle découvrait un nouveau monde. Elle avait rencontré de nombreuses personnes, la plupart du temps gentille avec elle, mais il lui arrivait parfois de se prendre des coups de pieds ou des pierres. Mais avec une impressionnante dextérité elle les avait tous évité et s’était pour la plupart du temps vengée d’un coup de griffe.

Son errance dura longtemps, de découverte en découverte, de pays en pays, Kira visita le monde. Il lui arrivait de passer du temps en dehors de la civilisation, telle un véritable chasseur, le plus dangereux des prédateurs. Elle n’avait pas de but précis. Du moins le pensait-elle, mais au plus profond d’elle-même quelque chose se rebellait en silence, attendant le bon moment pour faire surface.

Durant son voyage, une rencontre inattendue marqua profondément Kira. Il s’agissait d’un jeune garçon nommé Kody, âgé d’une quinzaine d’année,  il survivait alors sur l’île la plus insalubre que Kira ait visité. L’île était divisée en deux peuples bien distinct, l’un était surnommé « l’élite » il dirigeait l’île et possédait toutes les richesses excepté une, l’autre était un peuple réduit en esclavage les « Khors ». Kira n’avait pas compris pourquoi des individus d’une même race se distinguaient tant. Les « Khors » possédaient tous une peau halée, ils étaient bien plus musclés que l’élite et beaucoup plus humain, leur seule richesse était leurs chants. Leurs chants faisaient en un cours instant ressentir la plus profonde des tristesses comme la plus grande joie. Leur voix de tonalités différentes mais maitrisées à la perfection dégageaient une harmonie peu commune. Kira n’avait que peu séjourné avec l’élite, les « Khors » étaient bien plus saisissant. Bien qu’épuisé par le travail que leur faisait faire l’élite, ces gens-là faisaient la fête continuellement.  Ils n’étaient pas détruits par leur position et semblaient au contraire s’en contenter. Vivre leur suffisait pour être heureux. Kira avait un jour vu deux couples bien différents se faire face.  L’un était deux personnes de l’élite, leur posture était droite, il se dégageait d’eux une grande aristocratie, leurs vêtements étaient beaux, ils étaient beaux, resplendissant. Mais leur aura puait, Kira pouvait sentir l’illusion de leur amour. L’autre couple était des Khors. A moitié nus, devenus noirs de par la crasse qui les recouvrait, cependant, leurs dents d’une blancheur éclatante faisaient l’effet d’un rayon de soleil. Leur attitude nonchalante, leur manière de se tenir la main, ils étaient bien plus beaux que l’autre couple, ils s’aimaient. Il s’agissait là d’une représentation typique des deux peuples. Kody faisait parti de l’élite. Il était même le descendant de la famille royale qui gouvernait le pays. Il était le mieux placé pour la succession.  Il avait la réputation d’être le plus beau, le plus fort, le plus intelligent, il était « l’élite » de l’élite. Kira, elle, l’a rencontré dans la boue, ses cheveux d’un blond ardent étaient noirs de saleté, sa voix était mêlée à celle du cœur des Khors son cœur résonnait en phase avec celui des Khors. S’il n’avait pas eu une odeur différente,  Kira ne l’aurait distingué des autres.

Elle l’avait suivit une journée durant, tentant de percer son secret. Ses doutes furent vérifiés lorsqu’il se dirigea vers la rivière. Plongeant dans l’eau trouble, il laissa un filet de crasse derrière lui. Lorsqu’il sortit, ce fut pour récupérer des affaires sous les racines d’un arbre. Il se trouva métamorphosé en l’espace de 5 minutes. Apparut alors devant Kira un élite pure souche. Le chat l’observa se transformer de son regard indéchiffrable. Lorsque Kody eut finit, il se dirigea vers la grande ville, passant à côté de Kira. Cette dernière le suivit. Elle savait que Kody l’avait découverte, et c’est d’ailleurs quelques pas plus loin qu’il s’arrêta, fit demi tour et se posta devant le chat. Kira plongea son regard dans celui de Kody, sa queue s’agitant derrière elle. Kody la prit dans ses bras et continua sa route.

Kira fut surprise de la place que semblait avoir Kody alors que tout le monde se prosternait devant lui les yeux emplis de vénération. Ils semblèrent enfin être arrivés chez Kody, après avoir traversé toute la ville, il s’agissait du plus grand bâtiment  des alentours, digne d’un château Moyenâgeux. Kody du saluer de nombreuses personnes avant de pouvoir pénétrer dans ses appartements. Une femme l’attendait devant sa porte. Elle s’adressa à lui d’un ton revêche et supérieur :

« Nous ne vous avons pas vu de la journée Jeune Kody. Pourrais-je savoir ou vous étiez ? … Cela m’importe peu en faite. Tachez de vous préparez mon fils, le roi votre bienfaiteur désire vous entretenir. Et veuillez ôter ce chat de ma vue, il m’insupporte. »

Kody ne prit même pas la peine de lui répondre, fermant la porte derrière lui. Une bouffée de sympathie envahit Kira, cette femme était mauvaise, elle le sentait ! Kody l’avait méchamment ignoré !

« Elle a raison Le Chat, ton odeur n’est pas très agréable. »

Les yeux de Kira s’écarquillèrent et ses poils s’hérissèrent, vexée de la réflexion du jeune homme elle se roula en boule sur le sol. Le garçon éclata de rire en passant ses doigts dans la fourrure de l’animal :

« Ahahaha ! Je ne voulais pas te vexer Le Chat ! Tiens si tu veux je t’offre un bon bain, l’eau doit être déjà chaude. »

Kira ne se fit pas prier et plongea dans l’eau qui lui était proposé. Kody s’excusa, lui disant qu’il devait aller parler au roi. Kira l’en excusa, faisant des bulles dans l’eau. Lorsqu’il revint, Kira était allongée en boule en plein milieu de son lit, un doux ronronnement sortant de sa gorge. Kody fut adouci par l’image et, ne voulant pas perturber le sommeil angélique de l’animal, il s’allongea sur son confortable canapé tout aussi grand que le lit. Le lendemain matin, il sentie quelque chose d’humide contre son nez. Surprit, il ouvrit les yeux et se retrouva face à face avec Kira qui était venue s’installer sur lui pendant la nuit. Kody eut un sourire émerveillé et gratouilla le crane de Kira, réveillant un  doux ronronnement.
Kira resta longtemps aux côtés de Kody. Elle était émerveillée par son habilité à être aimé de tous. Elle se rendit d’ailleurs compte que malgré son déguisement, les Khors l’avaient percé à jours, mais plutôt que d’être furieux ils l’avaient fait leur avec la plus grande des joies. Kira était devenu la confidente de Kody, il ne semblait être véritablement sincère qu’avec elle. C’est ainsi qu’elle apprit qu’il n’était pas vraiment le fils du roi et de la pimbèche.  Il ne venait pas de cette île, peut être était-ce pour cela qu’il ne pouvait accepter le sort des Khors. Un jour, alors que Kody lui faisait la conversation, Kira voulu lui faire une remarque. Elle n’avait jamais essayé de parler depuis sa première tentative, mais elle savait qu’elle le pouvait. C’est donc d’une voix de femme, douce et mélodieuse qu’elle lui remarqua :

« Je me nomme Kira, arrête de m’appeler le chat ! Ou au moins trouve-moi un surnom… »

Kody l’avait regardé, éberlué, son visage devint rouge pivoine.

«  Tu… Tu es une femme… ? »

Il lui revint en mémoire toute les fois ou il s’était changé devant elle, ne suspectant pas une seule seconde que Kira était du sexe opposé. Kira ne fut pas étonné de sa réflexion et il aurait presque était possible de voir un sourire éclairer son visage de chat.

« N’es tu pas censé être surpris du fait que je parle ? Ah et ne t’inquiète pas chaton, j’ai à peine regardé ♥️ »

« Pas vraiment, j’ai toujours su que t’étais un peu bizarre… Quel chat passerait des heures dans un bain ? Se parfumerait et aurait un tel regard ? Je dois avouer que tu m’as toujours semblé bizarre Kira, et encore plus maintenant ! J’espère que tu n’es pas une de mes fans déguisée ! Elles seraient prêtes à tout pour passer ne serait-ce qu’une seconde avec moi!"  

Leurs liens ne firent que se resserrer après cet épisode. Kira aidait Kody à tenir le coup et à se conforter dans l’idée de prendre le pouvoir pour changer les choses. Ce n’était pas facile. Il fut même un jour demandé en duel, un duel qu’il gagna haut la main. Le temps passa, Kody prenait de plus en plus d’importance aux yeux des peuples. Le jour arriva ou son vieux père lui donna le pouvoir avant même de mourir, il avait confiance en Kody. Petit à petit le royaume s’arrangea, mais un mal d’une nature différente arriva alors. Un jour un navire accosta l’île. D’allure marchande il avait accosté pour vendre des bagatelles venues d’autres contrées. Mais le mal se trouvait à son bord. Une semaine après son arrivée, le principal marchand voulut s’entretenir avec le roi. Sauron arrivait.




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